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Au conseil de quartier du Centre, la promotion immobilière au cœur des débats

L’assemblée générale du conseil de quartier du Centre donnait hier le coup d’envoi des réunions publiques de l’automne. La multiplication des programmes immobiliers et ses conséquences, notamment sur le stationnement, suscite des inquiétudes.

L’assemblée générale du conseil de quartier du Centre, qui a donné le 5 octobre le coup d’envoi des réunions publiques de l’automne, aura été en grande partie consacrée aux nouvelles constructions de logements. Avec le Moulin-à-Vent et Parilly, le Centre est en effet l’un des quartiers les prisés par les promoteurs. Le prix relativement bas du m2 par rapport à Lyon, la qualité de la desserte en transports en communs et le bon niveau d’équipements publics attirent les familles, en particulier les jeunes couples, qui souhaitent accéder à la propriété.

Ce phénomène de densification urbaine avait déjà été au cœur des réunions de concertation organisées fin 2015 pour la révision du Plan local d’urbanisme et d’habitat (PLU-H). De toute évidence, le niveau de préoccupation n’a pas baissé. « Les immeubles sortent comme des champignons, franchement je ne m’y attendais pas en emménageant à Vénissieux », s’étonnait un résidant de la rue Alfred-Dreyfus. Juste avant lui, une voisine s’était alarmée de « la disparition progressive des petites maisons », dont les propriétaires ont bien du mal à résister aux propositions financières alléchantes des promoteurs. Ou encore ce riverain de la rue Billon, membre d’un collectif, qui s’inquiétait du devenir du site de l’ancien lycée Jacques-Brel et demandait à être « associé à cette modification urbaine qui se joue ». Une riveraine de la rue Jules-Ferry résumait le sentiment général : « Est-ce que l’on pourra préserver l’identité village avec tous ces nouveaux immeubles et les problèmes de stationnement qui en découlent ? »

Le maire, Michèle Picard, a répondu en soulignant la volonté municipale d’un développement maîtrisé, tout en rappelant qu’il n’est pas aisé, sauf non-respect de la réglementation, de s’opposer à un projet immobilier. « On ne peut pas refuser un permis de construire comme ça ! »

Pierre-Alain Millet, adjoint au logement, précisait que la révision en cours du PLU-H — l’enquête publique ouvrira au printemps — donnait néanmoins quelques leviers. « Nous avons par exemple demandé que tous les promoteurs aient l’obligation d’intégrer dans leurs projets un minimum d’espaces verts ». Et le maire d’ajouter : « Nous avons également fait réaliser une étude patrimoniale. Concernant le Centre, il en ressort l’objectif de préserver cette image de bourg par une homogénéité des hauteurs de construction. »

Sur l’épineuse question du stationnement, c’est Henri Thivillier, délégué de quartier et ancien adjoint à l’urbanisme, qui est monté au créneau : « Il semblerait que de nombreuses places de parking en sous-sol restent vides parce qu’elles sont trop chères à l’achat ou à la location. Voilà un point sur lequel nous pourrions agir ensemble, habitants et élus de quartier, en allant voir les promoteurs. »

 

Parc Dupic : « Impensable de revivre un tel été »

Tapage nocturne, consommation d’alcool et de drogue, canettes de bière et autres déchets sur les pelouses… Les habitants du Centre ont profité de l’assemblée générale pour rappeler leur exaspération face aux squatteurs du parc Dupic, qui sévissent depuis plusieurs années mais qui se sont manifestement surpassés cet été. « Il est impensable que nous revivions un tel été », s’est exclamée Dominique Barzasi, déléguée de quartier, en écho aux plaintes de la salle. « C’est un sujet qui revient souvent aux permanences du conseil de quartier. On en arrive à se demander s’il ne faudrait pas fermer l’accès au parc à certaines heures. »

Une éventualité que la Ville n’envisage pas. Emmanuel Damato, cadre municipal en charge des questions de sécurité, a fait le point sur ce dossier : « La police municipale intervient quotidiennement. La police nationale également. Nous faisons des saisies d’alcool, nous avons également changé du mobilier urbain pour les empêcher de dormir. Notre but, c’est de leur rendre la vie impossible, autant qu’ils le font avec les riverains et les utilisateurs du parc. C’est un long travail, mais nous y arriverons. À l’image de ce que nous avons fait pour le marché parallèle des Minguettes. On nous disait que ce serait impossible de le résorber, et nous y sommes presque ! »

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