Le 1er septembre, Bosch Diesel a déclenché un « plan de sauvegarde de l’emploi ». L’usine du boulevard Marcel-Sembat fermera d’ici un an. La reconversion du site avec l’arrivée de boostHEAT fait espérer une casse sociale limitée, voire un développement industriel sur de nouvelles bases. Créé à Nîmes en 2011, boostHEAT produira à Vénissieux en 2018, des chaudières thermodynamiques considérées comme très innovantes. Philippe Dujardin, son directeur administratif et financier, est conscient des attentes. Pour lui, l’implantation à Vénissieux est prometteuse.
Quand vous installez-vous à Vénissieux ?
Notre siège social a été transféré juridiquement à Vénissieux en juillet. L’emménagement dans les locaux a commencé le 20 septembre.
Actuellement, quels sont les effectifs de boostHEAT ?
Au début de l’été, la société comptait 35 salariés : vingt et une personnes dans notre centre de recherche et développement situé dans la banlieue toulousaine, et quatorze personnes à notre siège social à Nîmes, qui n’ont pas toutes souhaité nous accompagner à Vénissieux. Nous procéderons sur place aux recrutements nécessaires et, surtout, pour constituer l’unité de production.
Combien d’embauches comptez-vous réaliser sur le site de Vénissieux cette année ?
D’ici fin décembre, nous allons constituer une équipe chargée de mettre en place notre projet industriel qui montera en puissance progressivement. Elle sera composée de douze ou treize personnes, en comptant la direction générale, les « services supports » (relations humaines, comptabilité…) et la préparation de l’industrialisation, qui emploiera huit personnes à elle seule. Ces huit postes seront proposés prioritairement aux anciens salariés de Robert Bosch Diesel, pour préparer l’installation des chaînes de montage.
Et les années suivantes ?
Nous prévoyons de réaliser vingt embauches supplémentaires courant 2017 et vingt-deux de plus début 2018, lors du lancement de la production et de la commercialisation. Nos estimations tablent sur une centaine de salariés en 2019, dont les deux tiers en production.
Toujours proposés en priorité aux ex-Bosch ?
Au moins une cinquantaine, comme le prévoit l’accord conclu avec le groupe Bosch pour la reconversion du site.
Les négociations avec Bosch ont duré six mois. L’accord a-t-il été difficile à conclure ?
Non, c’était le temps nécessaire pour lisser et rapprocher nos attentes et intérêts respectifs. Cet accord est calé sur nos besoins et nos ressources, et tient compte de notre volonté de nous développer progressivement. Nos discussions ont été facilitées par la proximité de nos métiers : Bosch est l’un des leaders mondiaux de la fabrication de chaudières et de chauffe-eau, notamment avec sa filiale e.l.m. Leblanc, et un expert en automatisation.
Les anciens salariés de Bosch devront-ils se reconvertir pour travailler chez boostHEAT ?
Il y aura forcément une petite période d’adaptation, mais ce que nous allons faire, c’est de la mécanique de haute précision, de l’ordre du micron, donc très proche de ce que faisait Bosch avec les injecteurs. Ces salariés détiennent un savoir-faire qui nous intéresse beaucoup. Concernant ces embauches, nous sommes confiants, nous procéderons sur la base de profils et de compétences.
Quels arguments qui vous ont décidé à venir à Vénissieux ?
L’un des tout premiers atouts de cette localisation, c’est la culture industrielle de la région en général et de Vénissieux en particulier. L’Est lyonnais concentre 40% de l’industrie nationale du chauffage et de la climatisation. Nous nous rapprochons donc de nos fournisseurs et de nos compétiteurs. Notre venue à Vénissieux va nous permettre de nous intégrer dans cet « éco-système » ! Ensuite, il y a la taille de l’outil industriel mis à notre disposition par Bosch, un espace de 5.000 m2 qui va nous permettre de nous développer à notre rythme. Nous nous rapprochons aussi des grands énergéticiens et de leurs structures, tels que Dalkia et GRDF, qui travaillent pour le logement résidentiel et collectif, et qui sont déjà nos partenaires dans certains de nos projets. Enfin, du côté de la recherche, nous collaborons avec le CEA à Grenoble, nous prenons contact avec l’INSA Lyon… Notre implantation est vraiment une très belle opportunité, pleine de promesses.
BOSCH DIESEL : LE COMPTE À REBOURS EST ENCLENCHÉ
Chez Robert Bosch France, l’arrêt total de la production d’éléments pour moteurs diesel interviendra fin 2017. Le « plan de sauvegarde de l’emploi » déclenché le 1er septembre concerne la totalité de l’effectif, soit une centaine de salariés. Il propose un reclassement dans une usine Bosch à Rodez (Aveyron) qui semble avoir peu de succès, ainsi que des incitations au départ volontaire et en pré-retraite. Les salariés licenciés bénéficieraient d’une « préférence » à l’embauche chez boostHEAT.