Depuis le 1er juillet, Laurent de Galard est le délégué du Gouvernement pour Vénissieux et Saint-Fons. Les délégués du Gouvernement – au nombre de douze sur le territoire français – sont placés sous l’autorité du préfet de leur département. Ils doivent « s’impliquer dans des quartiers de la Politique de la ville, qui nécessitent une présence particulièrement renforcée de l’État ». Leur mission consiste à « mobiliser et coordonner les dispositifs publics autour d’actions menées de manière partenariale et adaptée ».
Lors de son installation le 1er juillet par Hélène Geoffroy, secrétaire d’État à la ville, Laurent de Galard s’était engagé à révéler en septembre 2016 le « diagnostic » des quartiers dont il a la charge, avant de proposer des actions concrètes pour améliorer le quotidien de ses habitants. Ces quartiers sont pour Vénissieux, celui des Minguettes, et pour Saint-Fons, ceux de l’Arsenal/Carnot-Parmentier et des Clochettes. Un territoire qui regroupe 31 000 personnes en tout.
Promesse tenue, le diagnostic est prêt. Comme on pouvait s’y attendre, la situation est pour le moins préoccupante. « Les points communs entre ces quartiers sont notamment la précarité, une très grande pauvreté avec un revenu de 12 500 euros par an et par habitant, et l’absence de mixité sociale, explique-t-il. Ce sont des villes qui sont calmes. Pourtant, on sait qu’à certains moments de la journée, les activités, parfois illicites, sont plus soutenues et causent des troubles insupportables pour les habitants. Je me suis promené sans problème à pied dans les deux villes. Mais à chaque fois, on se dit qu’il y a une ville cachée… ». Et de conclure par « la question de la place de la femme, de la représentation qui en est donnée dans l’espace public avec cette uniformisation de la tenue vestimentaire qui, au dire des plus anciens, n’existait pas avant ». Un problème qui, selon lui, « revêt une acuité particulière à Vénissieux et Saint-Fons ».
« Le temps est compté, il faut aller vite »
Laurent de Galard se veut toutefois optimiste et compte bien utiliser les multiples compétences et bonnes volontés que compte le territoire. « Les acteurs sont très nombreux : collectivités locales, Métropole, État, associations, opérateurs divers… Ils ont chacun leurs compétences, qui parfois se chevauchent, s’entrecroisent… Beaucoup se connaissent. Mais il y a plusieurs actions sur lesquelles on pourrait mettre tout le monde autour de la table », assure-t-il. Reste donc à passer à la phase concrète, d’autant que « le temps est compté, il faut aller vite ». Dès le début du mois d’octobre, plusieurs réunions seront donc mises en place pour « fédérer les énergies, et lorsque c’est nécessaire donner un coup de pouce financier ». Mais, insiste le représentant de l’État, « j’ai parfaitement conscience que beaucoup de choses ont déjà été faites ».
Concrètement, Laurent de Galard table sur quatre actions phares, qui devraient être lancées dans les semaines ou les mois à venir. La première vise à prévenir la violence dans les écoles. L’idée consiste à « instiller les valeurs de la République à de jeunes enfants ». Cette action associera à la fois les enseignants, les familles et les acteurs locaux. La seconde veut s’attaquer aux exclusions dans les collèges, en systématisant le repérage des élèves en difficulté. « Je peux citer l’exemple d’un collège où un élève sur cinq a déjà fait l’objet d’une exclusion d’au moins un jour. » Les deux dernières actions prévues ont pour but, l’une de rapprocher les jeunes de l’emploi, alors que 40 % d’entre eux sont au chômage, et l’autre de développer le dispositif des crèches d’insertion, en collaboration notamment avec Pôle emploi et la Caisse d’allocations familiale.