Le 18 septembre prochain, le défilé final de la Biennale de la danse ne circulera pas dans les rues de Lyon. La sécurité des nombreux spectateurs et de tous les danseurs aurait été trop difficile à gérer. C’est donc dans le stade de Gerland que le rendez-vous a été fixé, à condition de s’être inscrit auparavant auprès de la Biennale. Quoi qu’il en soit, la répétition du groupe de Vénissieux, dimanche dernier, s’est déroulée dans une très bonne ambiance du gymnase Micheline-Ostermeyer au boulevard Ambroise-Croizat, de la rue Paul-Bert à la rue Jules-Ferry et de l’avenue Marcel-Houël à l’avenue Jacques-Duclos.
La difficulté, dans ce type d’exercice, est de ne pas lasser le public en répétant trop souvent la même chorégraphie. D’autant plus que, pour cette parade rythmée dans les rues de Vénissieux, le public était non seulement présent aux fenêtres des immeubles mais a suivi aussi les danseurs tout au long de leur parcours. Personne, c’est évident, n’a eu le temps de s’ennuyer. Pas plus les défilants, qui avaient fort à faire, que les spectateurs, ravis de tant de diversité.
On s’amusait d’abord à détailler les costumes, kilts écossais, robes avec petits pois dans le dos ou bleues et bouffantes. Derrière, venaient les porteurs d’eau tout de noir vêtus qui précédaient le char sur lequel un batteur se dépensait pour le plaisir de tous. Était-ce une façon de porter le deuil ? Cet été, Noël Kapoudjian, le musicien du défilé vénissian, a trouvé la mort dans un accident. Sa belle musique, mélange de jazz, de musique orientale et d’éléments semblant venir du folklore gaélique a accompagné pendant près d’une heure et demie les danseurs vénissians, ce qui fut une belle façon de lui rendre hommage.
Puisque le thème du défilé, « Tout contre », célébrait le mariage du nord et du sud, des petits pois et des sardines, légumes et poissons se retrouvaient associés sur le char. Avec une grande boîte de sardines sur laquelle on pouvait lire que celles-ci avaient été « libérées par Traction Avant », la compagnie vénissiane qui pilotait le défilé.
Une fois les costumes et les éléments de décors appréciés, on s’intéressait aux chorégraphies mises en place par Farid Azzout et Najib Guerfi, lesquels étaient vraiment sur tous les fronts. Ils dansaient eux-mêmes, exhortaient leurs troupes, rectifiaient le cas échéant un mouvement et transpiraient abondamment. Ils n’étaient pas les seuls car avec les 30° affichés par la météo, la sueur coulait rien qu’à regarder le défilé.
Pour commenter les chorégraphies, les premiers adjectifs qui viennent à l’esprit sont dynamiques et diversifiées. Là, c’était une farandole. Là, des mouvements. Là, une démonstration de hip-hop avec acrobaties sur les mains et pirouettes sur la tête. Et là, un saut de l’ange avec des danseuses balancées dans les airs et récupérées par les bras de tous leurs partenaires. Pour finir couchées sur le dos, portées par un ensemble de mains.
Le défilé fut une réussite et les spectateurs, conscients du travail accompli sous leurs yeux, tenaient à applaudir dès qu’une chorégraphie s’achevait.
Un spectacle au Théâtre de Vénissieux
La Biennale de la danse a donc démarré d’une bien belle manière. Outre le défilé au stade de Gerland, elle se poursuivra au Théâtre de Vénissieux le 1er octobre à 15 heures avec « Et Juliette » de la compagnie Didascalie. Seule sur scène, Marion Lévy, danseuse et chorégraphe, donne au personnage de Shakespeare privé de son Roméo une vitalité communicative. Avant ce spectacle, les 19 et 20 septembre à 20h30 et le 21 septembre à 21h30, le Théâtre de Vénissieux propose d’aller voir au Toboggan de Décines « Dans les plis du paysage », du collectif Petit Travers. Cette pièce pour sept jongleurs et un musicien est coproduite par le Groupe des 20, auquel appartient le théâtre vénissian.