« Urgences en grève », « insécurité des soins ». Les banderoles accrochées depuis ce matin sur les urgences des Portes du Sud sont sans équivoque. La totalité du service est mobilisée. Infirmières, aides-soignants, agents d’accueil expriment un vrai ras-le-bol concernant leurs conditions de travail. C’est la première fois qu’un tel mouvement touche l’établissement. Il faut dire que les effectifs des urgences sont plutôt minces : en journée, quatre infirmières (dont une rattachée aux 8 lits de l’unité d’hospitalisation de courte durée) et une aide-soignante sont présentes. La nuit, deux infirmières et une aide-soignante assurent la garde. Conséquence : aucun brancardier, de jour comme de nuit. Ce sont donc les infirmières des urgences qui doivent transférer les malades vers les services de radiologie, les salles de consultation ou dans les étages.
Soutenus par 80 % des médecins urgentistes, les grévistes ont remis à la direction un courrier de revendications. « Notre charge de travail s’alourdit considérablement pour un effectif infirmier qui reste constant, déplorent-ils. Nous devons conjointement assurer la surveillance de deux box de déchocage, les nouvelles admissions aux urgences, la surveillance des patients à l’unité d’hospitalisation de courte durée… »
Par ailleurs, poursuit le personnel, alors que la clinique est classée en zone dite sensible, « ce dont témoignent les incivilités, les agressions, les menaces croissantes dont nous faisons l’objet au quotidien, nous notons que nos collègues secrétaires bénéficient d’une prime de compensation que nous n’avons pas. Nous sommes tout autant exposés par nos contacts avec les patients et les familles. »
Reçus par la direction en fin de matinée, les grévistes sont sortis très déçus de cette première réunion de négociation. « Nous n’avons rien obtenu pour l’instant. Nous poursuivons donc notre mouvement de grève. » Une prochaine rencontre avec la direction est prévue demain dans la matinée. Les médecins urgentistes, qui ont signé la lettre de revendications, devraient rencontrer la direction le 14 septembre après-midi pour faire part de revendications qui leur sont propres, notamment le non-remplacement de médecins quand l’un d’entre eux est malade.
En attendant, les urgences fonctionnent avec du personnel réquisitionné.
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