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Portes du Sud : les urgences en grève illimitée dès lundi ?

Les urgences du groupement mutualiste Les Portes du Sud (23 500 admissions par an) seront peut-être en grève le 12 septembre. Pour quelles raisons ?

Portes du Sud

100 % de grévistes ! Le personnel soignant des urgences du groupe hospitalier mutualiste (GHM) des Portes du Sud a déposé un préavis de grève illimité pour le 12 septembre à partir de 9 heures. C’est la première fois qu’un tel mouvement toucherait cet établissement. À l’exception des médecins, 100 % du personnel (infirmières et aides-soignantes) s’est déclaré favorable à la grève. Il faut dire que ses effectifs sont plutôt minces, et c’est bien cela qui pose problème : en journée, quatre infirmières (dont une rattachée aux 8 lits de l’unité d’hospitalisation de courte durée) et une aide-soignante sont présentes. La nuit, deux infirmières et une aide-soignante assurent la garde. Aucun brancardier, de jour comme de nuit. Ce sont donc les infirmières des urgences qui doivent transférer les malades vers les services de radiologie, les salles de consultation ou dans les étages.

« Ras le bol général ». En 2014, les urgences du GHM ont enregistré 23 453 passages, selon les chiffres de la direction. Pour les grévistes, l’écart entre ces effectifs et une fréquentation en hausse entraîne des délais de prise en charge trop longs. Ce qui provoque l’exaspération des patients et de leur famille, et dégénère parfois en agressions. Ces actes ont conduit la direction de l’établissement a recruter un vigile, présent de 14 à 18 heures. La nuit, c’est l’agent de sécurité incendie qui joue ce rôle. « Il y a un ras le bol général, nous sommes vraiment à bout, disent les grévistes*. La clinique étant de mieux en mieux connue, nous recevons de plus en plus de monde aux urgences. Des patients qui consultent ici habituellement, d’autres qui habitent à côté. Nous avons beaucoup de « grosse médecine » (détresse respiratoire, accidents cardiaques, problèmes urologiques et digestifs…) et de nombreux traumatismes graves, dont de plus en plus d’enfants. Souvent partiellement francophones, avec de grosses difficultés pour communiquer, beaucoup de gens ne comprennent pas le temps d’attente qui leur est imposé . »

Trois embauches demandées. Les urgentistes confient avoir du mal à « absorber les vagues » de patients sur le temps de leur service. L’afflux de malades et la passation de consignes entre deux équipes, empêcheraient les soignants de prendre leur demi-heure de pause-repas, qui est pourtant décomptée de leur temps de travail. « Depuis plusieurs années, nous alertons régulièrement la direction sur les problèmes rencontrés par les salariés des urgences, explique Gisèle Putoud, déléguée syndicale CGT de l’établissement. Le personnel n’en peut plus, et a décidé de faire grève puisqu’il n’est pas entendu autrement. Leurs conditions de travail se dégradent considérablement et touchent à la qualité des soins . » Les signataires du préavis revendiquent l’embauche d’une infirmière et d’une aide-soignante supplémentaires et d’un brancardier. Les infirmières et les aides-soignantes demandent également à être payées 12 heures, et non pas 11h30. « Jusque-là, la direction nous a toujours opposé un refus catégorique », déplorent-elles.

Réunion de déminage vendredi. « Il y a des choses nouvelles dans ces revendications, s’étonne Virginie Escaich, DRH du groupe hospitalier, car n’y a pas de problématique d’effectifs chez nous. Le personnel est en nombre suffisant par rapport à la fréquentation du service. De plus, nous n’avons jamais refusé de faire appel à des renforts lorsqu’ils étaient nécessaires. Pour ce qui est du brancardage, nous travaillons sur l’organisation de cette question. » Quant à la demande d’un service payé 12 heures, « cela fera partie des discussions à venir » confie Mme Escaich. Une rencontre entre le directeur de la clinique mutualiste et une délégation des urgentistes doit en effet avoir lieu ce vendredi 9 septembre, deux jours avant le déclenchement de la grève. Si cette réunion de « déminage » échoue, la direction pourrait demander au préfet de réquisitionner le personnel soignant.

* Ils souhaitent conserver l’anonymat pour des raisons de sécurité.

Les Portes du Sud, « établissement de santé privé d’intérêt collectif », appartient à la Mutualité Française du Rhône. Il propose 235 lits et places et réalise 50 000 consultations par an.

 

 

1 Commentaire

1 Commentaire

  1. PUTOUD GIsele

    8 septembre 2016 à 21 h 16 min

    Bel article résumant parfaitement la situation. Merci.

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