Pour sa dernière soirée, le festival Fêtes escales a composé un programme éclectique plutôt alléchant. Dès 19h45, les Monstroplantes, un combo de Lyonnais durs à cuire, reviendront de Montreux et, après avoir débordé d’énergie sur la scène du parc Louis-Dupic, s’envoleront direct vers Trèves, en Allemagne. Qui est, cela dit en passant, la ville natale de Karl Marx. Mais cela n’a rien à voir avec les Monstroplantes, pas plus qu’avec la choucroute d’ailleurs. Eux ressemblent plutôt à des héros de comics et leur premier album les opposait à un Dr Larsen tout droit sorti d’un blockbuster américain ou d’un James Bond. Aujourd’hui, claironnent-ils, ils deviennent un gang (« We’re Becoming a Gang ») et ça fait mal. Le rock est âpre, la voix du chanteur grave et les cuivres sont là pour donner à la musique toute son originalité. S’ils se permettent de temps à autre un titre plus calme, tel « Old Time Blues », c’est pour mieux repartir vers de nouvelles petites boutiques des horreurs, des manipulations schizophréniques et autres reprises du pouvoir.
À 21 heures, Mazalda, un groupe lui aussi lyonnais, nous transportera dans un tout autre univers. On avait découvert ces musiciens dans ce même lieu en 2013 et ils reviennent avec un nouveau projet, Super Orion, avec le chanteur Sofiane Saidi. S’inspirant du raï et plus particulièrement de celui des années quatre-vingt, ils le mélangent à des sons beaucoup plus électriques et transmettent au tout une belle énergie.
Enfin, à 22h20, la grande Rokia Traoré investira non seulement la scène mais le parc tout entier. Comment résister à la chanteuse malienne qui s’investit également dans l’humanitaire puisqu’elle est ambassadrice de l’OPC, l’organisation pour la prévention de la cécité ? À ses compositions musclées qui empruntent autant aux traditionnels africains qu’aux riffs de guitares les plus rock et aux percussions les plus enjouées ? Quant à sa voix… La chanteuse, qui n’a jamais caché sa vénération pour Billie Holiday, a été invitée à participer, il y a une dizaine d’années, à un hommage rendu aux États-Unis à l’immortelle interprète de « Strange Fruit ». Un gage de valeur certain !
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.