Vers 21 heures, place aux Zoufris Maracas. Eux ne sont que six et piochent aussi leurs rythmiques dans des horizons très divers : manouche, latino, rock ou disco. Le titre de leur nouvel album, « Chienne de vie », en dit long. Lorsqu’on vient de Sète, on a beau cultiver le voyage musical — toutes les influences précitées le prouvent bien —, on a forcément aussi le goût de la phrase bien tournée. Que les Zoufris Maracas écrivent sur les cons ou les femmes qui simulent, il n’est qu’une certitude : beaucoup plus que Paul Valéry, c’est toujours l’ami Georges qui donne le la. Moustaki le chantait et il savait de quoi il parlait. Mais ce n’est pas tout. Les Zoufris transforment aussi la nanotechnologie en cauchemar digne d’Orwell et la politique, avec « Le peuple à l’œil », est pour eux tout autant un sujet de chansons que l’amour ou la paresse (« J’aime pas travailler »).
À 22h20, la Grande Sophie va remettre de l’ordre dans tout ce joyeux foutoir. Sans doute parce qu’elle a beaucoup chanté Barbara mais aussi les amours perdues et le temps qui passe, la chanteuse transmet une image beaucoup plus ancrée dans la gravité que les deux précédents groupes. Son dernier album, sorti l’an dernier, s’appelle « Nos histoires ». On y découvre un coup de cœur pour la capitale vietnamienne (« Hanoï ») ou « Maria Yudina », hommage à une pianiste soviétique de l’ère stalinienne. Et l’on se rend compte que les histoires de la Grande Sophie sont aussi les nôtres.
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