Chaque jour, 44 000 véhicules traversent l’agglomération lyonnaise sans s’y arrêter, par l’A6-A7, le périphérique et la Rocade Est. Ce qui provoque des nuisances majeures et bien connues, en termes de pollution, de bruit et de saturation de la circulation. Le déclassement de l’A6-A7 dans la traversée de la Métropole, au menu du conseil métropolitain du 11 juillet, est destiné à mettre fin à ces nuisances. En les déplaçant plus à l’Est ?
Flâner sur les grands boulevards…
Le 3 mai, le secrétaire d’Etat aux transports avait donné son accord de principe au président de la Métropole pour déclasser la partie des autoroutes A6-A7 traversant Lyon (via Fourvière). Ce déclassement signifie que l’État ne gèrerait plus cet axe, qui deviendrait un boulevard urbain entre Limonest-Dardilly et Pierre-Bénite. Même si le détail des aménagements reste à établir, les vitesses limites seront réduites, tout comme la largeur et le nombre de voies (passant en 2 x 2 voies). Un couloir de bus ouvert aux taxis et au covoiturage serait aménagé, de larges trottoirs et des pistes cyclables devraient voir le jour. Bien entendu, les poids lourds en transit y seraient interdits. Si le décret d’application est publié début 2017, les travaux d’aménagement évoqués se feront d’ici 2020.
« Le grand contournement »
Mais alors, par où passeront les 16.000 véhicules qui transitent par cet axe chaque jour ? « Par le grand contournement », répond Gérard Collomb, président du Grand Lyon, lors d’une conférence de presse, le 8 juillet. Officiellement, le choix du tracé n’est pas connu, mais le passage à l’Est ne fait aucun doute. A l’inverse d’un tracé Ouest entièrement à construire dans les Monts du Lyonnais, le tracé Est emprunterait les autoroutes existantes, via Les Echets et Saint-Exupéry. Seul un tronçon de quelques kilomètres resterait à réaliser pour raccorder l’A432 à l’A465 (le sud de la Rocade) sans passer par l’A43. Seulement, ce tracé ne serait pas opérationnel avant 2025 au minimum (certainement plus tard en réalité).
Un probable report sur le périf
N’y a-t-il pas un risque que, entre la mise en place du boulevard urbain et celle du grand contournement, le trafic de transit ne se déporte massivement sur le périphérique et la Rocade, qui auront l’avantage d’être gratuits et plus courts ? « C’est vrai, le risque existe, admet Jean-Luc Da Passano, vice-président de la Métropole de Lyon, en charge des Grandes Infrastructures. C’est une question de temporalité : tout ne peut pas se faire en même temps, d’un coup de baguette magique de la bonne fée. Je rencontrerai les maires de toutes les communes concernées. »
Gérard Collomb s’est également engagé à rencontrer les élus des communes rurales impactées par le grand contournement, qui ne voient pas d’un bon oeil ce report des nuisances lyonnaises sur leurs territoires…