Créé en 1974, propriété du bailleur Alliade mais géré par la Ville, le foyer Claude-Debussy, bien connu des habitants du quartier Léo-Lagrange, fermera ses portes le 11 juillet prochain. Il rouvrira au plus tard fin septembre, après une rénovation complète. Le coût du chantier, financé à la fois par Alliade et la Ville, s’élève à près de 100 000 euros.
Une opération moins classique qu’il n’y paraît à première vue. Car le Foyer Debussy, qui entre dans la catégorie des établissements recevant du public (ERP), n’héberge pas que des associations du quartier utilisant ponctuellement les locaux. Constitué de trois bâtiments indépendants les uns des autres, il abrite également depuis de nombreuses années un lieu de culte musulman permanent, la « mosquée Essalem », divisé en deux parties : l’une réservée aux hommes gérée par l’association Fraternité et Espoir, l’autre dédiée aux femmes chapeautée par l’association Arch Lumière.
En mai 2015, après une visite de contrôle, une commission de sécurité du SDIS (pompiers) avait rendu un avis défavorable, rendant obligatoire la réalisation de travaux de mise aux normes, en particulier sur l’électricité, l’accessibilité et les issues de secours. Par ailleurs, une petite extension du lieu de culte masculin, réalisée sans autorisation, était pointée du doigt. Cette « cabane », comme l’appellent les fidèles, est vouée à disparaître pour redonner au foyer sa configuration d’origine.
En lien avec le CRCM
« C’est un dossier complexe car il implique de nombreux interlocuteurs, explique le maire, Michèle Picard. Outre les deux associations cultuelles, le foyer accueille des réunions du Conseil de quartier, du conseil syndical de la copropriété du Nouveau Montchaud, de l’Assfam, du Réseau d’alerte et de solidarité des Vénissians… Il a donc fallu rencontrer tout le monde. »
S’il n’est pas très difficile de trouver des solutions de repli pour les utilisateurs ponctuels du lieu, c’est bien moins évident concernant les lieux de prière permanents. « Comme pour toute décision dans ce domaine, nous avons travaillé en lien direct avec le Conseil régional du culte musulman (CRCM), précise Michèle Picard. Les fidèles nous ont fait remonter deux inquiétudes : que les travaux ne durent pas trop longtemps et qu’ils se fassent en dehors de la période de ramadan. C’est pourquoi le chantier commencera le 11 juillet et que sa durée a été ramenée de cinq à deux mois. Les travaux seront concentrés durant l’été, même si les entreprises disponibles à cette période sont rares. Quant à la démolition de « la cabane », nous sommes bien conscients qu’elle va entraîner une petite réduction de la surface disponible, mais c’était une construction illégale. »
Pendant la rénovation, les meubles, tapis et autres effets du lieu de culte seront hébergés dans les murs de la mosquée El Forkane située à quelques encablures.
Cette opération sera également l’occasion pour la Ville d’actualiser les conventions d’occupation du Foyer avec les différentes associations utilisatrices.
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