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Cantines fermées : « On ne fait pas grève pour le plaisir d’embêter les gens »

Même s’il a tendance à se « tasser », le mouvement de grève dans les cantines de Vénissieux, entamé en avril pour contester le projet de loi El Khomri, a perturbé de nombreux restaurants scolaires. Nadera Hamitouche, responsable CGT des Atsem de Vénissieux, explique les raisons de cette mobilisation des agents territoriaux.

Même s’il a tendance à se « tasser », le mouvement de grève dans les cantines de Vénissieux, entamé en avril pour contester le projet de loi El Khomri, a perturbé de nombreux restaurants scolaires. Nadera Hamitouche, responsable CGT des Atsem* de Vénissieux, explique les raisons de cette mobilisation des agents territoriaux.

Comprenez-vous la gène occasionnée aux parents par l’absence de cantine ?
Mais oui. Vous savez, on ne fait pas grève pour le plaisir d’embêter les gens, mais par conviction. Nous aussi, nous sommes des mamans, on sait ce que ça représente de devoir gérer les gamins entre midi et deux quand on bosse, ou de devoir penser à leur préparer un casse-croûte, avec les dépenses imprévues que ça entraîne.

Pourquoi faites-vous grève surtout les mardi et vendredi, les jours de plus forte affluence dans les cantines ?
Il n’y a pas que ces jours-là que nous avons cessé le travail. Mais c’est vrai que, quand on fait grève, on essaie que ça ait le plus d’impact possible, il faut que ça se voit. La gène que ça provoque est un moyen de pression. Si les choses bougeaient juste en se mettant une fleur dans les cheveux, on le ferait… On ne fait pas ça non plus pour le plaisir de ne rien faire. La preuve, le matin et l’après-midi, nous sommes dans les classes.

La plupart du temps, vos jours de grèves ne correspondent pas aux journées de mobilisations départementales ou nationales. Votre mouvement porte-t-il aussi sur des revendications vis a vis de la Ville, votre employeur ?
Non, il n’y a aucun préavis local portant sur des revendications internes aux agents municipaux de Vénissieux. Nous nous inscrivons dans le cadre d’un préavis national déposé par la fédération CGT des services publics, qui courrait jusqu’au 14 juin et sera peut-être reconduit.

Vos jours de grève vont-ils être payés par la Ville ?
Pas du tout ! Quand on fait grève, on sait que l’on va perdre de l’argent. Les retenues concernant les jours de grève du mois de mai ne seront pas « lissées » sur plusieurs mois mais seront toutes être retirés sur la paie de juin. Pour beaucoup, ça va être très dur financièrement. Nous n’avons pas un gros salaire et souvent des fins de mois difficiles même en temps normal.

Dans ces conditions, le jeu en vaut-il la chandelle ? Après tout, les employés  municipaux ne sont pas directement concernés par cette loi.
On va tous être touchés par cette loi, via nos conjoints, nos parents, nos gamins. On a le droit de se battre contre cette loi imposée de force, nous aussi. Et puis, toute régression dans le privé s’applique ensuite dans la fonction publique. Le principe selon lequel l’accord d’entreprise remplace la loi ou la convention collective même s’il est moins favorable, pourrait s’exporter dans la fonction publique.

* Les Atsem assistent les enseignants en Maternelle et encadrent les enfants sur le « temps méridien », entre 11h30 et 13h30.


Voir aussi l’interview de Véronique Callut, adjointe au maire en charge de l’Education : « Grève dans les cantines : « plus de 75% des accueils ont été assurés »

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