Un pré-accord de sortie de conflit a été signé le 11 mai à 17h30 sur le site Bosch Rexroth de Vénissieux (69), entre les représentants de l’intersyndicale CGT, FO, CFE-CGC, le directeur du site (Marc Baeumlin), le président de Robert Bosch France (Heiko Carrie), et le président de Bosch Rexroth (Rolf Najork). Le piquet de grève installé le 27 avril a été démonté dans la foulée.
Les principaux points de l’accord
– Bosch Rexroth garanti le maintien de 270 salariés minimum sur le site jusqu’en décembre 2020 (360 salariés actuellement).
– Bosch Rexroth s’engage à ne réaliser aucun licenciement contraint jusque fin 2020. Les 90 emplois supprimés le seront dans le cadre de départs en pré-retraite et en départs volontaires. Ces départs seront assortis de primes incitatives, de formations pour reclassement, d’aide à la création d’entreprise.
– Bosch Rexroth s’engage à maintenir une chaîne de montage de distributeurs hydrauliques et 3 bancs d’essais jusqu’en décembre 2020. Cette chaîne sera chargée au maximum, faisant travailler 2 ou 3 équipes.
– Bosch Rexroth s’engage à débloquer des investissements supplémentaires dans le domaine R&D (recherche et développement) sur l’activité « joysticks » et s’engage à ne pas vendre cette activité.
Satisfaction des salariés
L’intersyndicale estime avoir obtenu satisfaction sur les points essentiels. Rappelons que toute l’activité de production de distributeurs hydraulique devait être délocalisée et que l’activité joysticks était menacée dans le projet initial de la direction, car jugée « non stratégique ». Seuls les bureaux d’études et le service commercial auraient été conservés, menaçant plus de 200 emplois industriels à Vénissieux.
L’accord met fin à 15 jours de mobilisation sur le site rhodanien du géant allemand de l’équipement automobile et industriel. Il est le résultat de discussions serrées qui ont eu lieu les 9 et 10 mai toute la journée et dans la matinée du 11 mai (voir Négociations marathon chez Bosch Rexroth), dans un contexte de fort ralentissement de la production qui a mis les salariés en position de force. Le pré-accord a été présenté le 11 mai à 13h30 aux salariés présents sur le site, qui l’ont approuvé à une très large majorité. Il devra ensuite être validé par des juristes, présenté au CE, enregistré à l’inspection du travail et aux Prud’hommes. Les syndicats ont demandé que la signature officielle se fasse à la préfecture de région, d’ici deux semaines maximum.
Pour Patrick Faure (CFE-CGC), « l’union à fait la force. Non seulement toutes les organisations syndicales présentes étaient unies, mais toutes les catégories de salariés aussi, de l’opérateur en production jusqu’au manager du comité de direction pourtant formé à l’image du groupe. » Le syndicaliste n’est pas inquiet par la date de décembre 2020 bornant les engagements de Bosch, estimant que « le marché des distributeurs (engins de BTP et machines agricoles, NDLR) aura redémarré d’ici là. »
La production devrait reprendre progressivement, le temps pour l’entreprise de ramener à Vénissieux les pièces envoyées vers la Turquie, la Chine et le Brésil…
Photos Raphaël Bert-Expressions