Cela faisait des mois que l’intersyndicale de Bosch (CGT – CFE CGC – FO Métaux) réclamait une table ronde sur l’avenir du site Bosch de Vénissieux, une demande relayée par le maire (PCF) de Vénissieux, Michèle Picard. La rencontre a finalement eu lieu le 21 avril à la préfecture de région. Autour du préfet, Michel Delpuech, et d’un représentant du ministère du redressement productif, se sont retrouvés des membres de la direction de Bosch, des représentants du personnel, ainsi que Michèle Picard et l’attaché parlementaire du député (PS) Yves Blein.
Le préfet veut un « retour sur investissement »
Lors d’un tour d’horizon, chaque partie a donné sa vision de la situation de Robert Bosch France (injecteurs diesels) et de Bosch Rexroth (distributeurs hydrauliques). Les deux entreprises du groupe allemand sont directement visées par des plans de restructuration. Plus de 300 emplois menacés à court terme, alors que Bosch Group a réalisé 4,6 milliards d’euros de bénéfice l’an passé. Une situation bien connue. Plus nouveau est le discours du préfet, qui a interpellé avec vigueur la direction de Bosch France, le 21 avril. « On vous a donné en Crédit d’impôt compétitivité (CICE) et en Crédit d’impôt recherche (CIR) plus que vous n’investissez, a asséné le représentant de l’Etat. Et en retour, vous voulez licencier sur le site de Vénissieux. Je n’accepte pas, il y a pas de raison que j’y perde autant. Nous attendons un retour sur investissement, sur le territoire. »
Selon les syndicalistes, Dominique Olivier, représentant Bosch France, a dû avouer qu’il ne disposait d’aucune marge de manoeuvre, que seule la direction allemande du groupe était décisionnaire… Le préfet a donc décidé d’alerter les ministères concernés par le dossier (Economie-industrie et Travail) afin que le directoire de Bosch en Allemagne soit interpellé au plus haut niveau sur ses choix industriels à Vénissieux.
La « duplicité » de Bosch
Satisfaits d’avoir réussi à interpeller l’Etat, les délégués syndicaux estiment que la réaction du préfet leur donne raison. Et ils enfoncent le clou. « Bosch investi 1,6 milliards d’euros en Allemagne, et seulement 52 millions en France, essentiellement à Rodez, détaille Frédéric Guy, délégué FO chez Rexroth. Mais ils prévoient 70 millions d’euros pour financer le licenciements de 180 salariés chez Rexroth et 110 chez Robert Bosch France. Je ne comprends pas qu’on mette plus de ronds dans la destruction que dans le développement », s’indigne le syndicaliste. Patrick Faure, de la CFE-CGC, note que « les bureaux d’études seraient maintenus, pour continuer à percevoir le CIR, plus de 6,5 millions d’euros au total… » Pour François Marques, secrétaire de l’UL-CGT Vénissieux-Feyzin, « la duplicité de Bosch apparait au grand jour. Ils veulent faire une croix sur Vénissieux, mais veulent garder l’argent du CICE dans leur poche. »
Un autre signe que la direction du groupe souhaiterait « liquider » coûte que coûte le site vénissian est donné par Narciso Monteiro, délégué (CGT) du personnel à Rexroth. « La direction nous impose une économie de 19 millions d’euros, avec la possibilité de choisir nous-mêmes la manière d’y parvenir. Le cabinet Sécafi, mandaté par le comité d’entreprise, vient de présenter un plan alternatif permettant d’économiser 12 millions tout en garantissant une rentabilité à 7%. La direction a refusé, exigeant un taux de rentabilité à 12%, qu’elle n’atteint pas elle-même… »
En écho à la démarche du préfet, les syndicats mobilisés entendent maintenant porter la pression au niveau national par le biais de leurs confédérations.
Thierry Morin
28 avril 2016 à 7 h 48 min
Bonjour ,
Comme je l’ai déjà dit devant nos dirigeants de Vénissieux , la direction générale a engagé une partie de cartes qui était un poker menteur puis devient un poker déshabillé pendant lequel nous serons dépouillés de nos fabrications . L’objectif 100 fixé par la direction va devenir l’objectif » sans nous »
Merci