C’est à une pose de première pierre insolite qu’ont procédé, lundi, le maire de Vénissieux, Michèle Picard, son adjoint au logement, Pierre-Alain Millet, le directeur de Dalkia Centre-Est, Jérôme Aguesse, et le directeur régional de l’Ademe, Nordine Boudjelida. Ni moellon ni truelle pour marquer le lancement de la seconde chaufferie bois du site de la rue Albert-Einstein, mais plusieurs conduites métalliques que les officiels ont consciencieusement et symboliquement reliées les unes aux autres.
Cet équipement, qui représente un coût de 3,4 millions d’euros, sera opérationnel en janvier prochain. D’une puissance de 6 MW, il va permettre d’augmenter sensiblement la part des énergies renouvelables (qui passera à 58 %) dans le mix énergétique du réseau de chaleur urbain. Il va également entraîner une nouvelle baisse de la facture : – 6,4 %, qui s’ajouteront aux 10 % gagnés début 2015 du fait d’une TVA réduite à 5,5 %.
Autre intérêt, et non des moindres : une réduction de 40 % des émissions de CO2. « Entre 2010 et 2014, ces émissions sont déjà passées de 59 162 tonnes à 26 788 tonnes, soit 55 % de moins, a souligné Jérôme Aguesse. Cette nouvelle baisse va réduire significativement l’empreinte carbone de la Ville de Vénissieux. »
Michèle Picard est revenue sur le choix « précurseur » de l’énergie bois à Vénissieux : « À l’époque des prises de décision, ce choix comportait une certaine part de risques, mais que la Ville a toujours considéré comme une option d’avenir. Aujourd’hui, nous pouvons dire que le pari de notre politique énergétique et sociale est gagné ! Il n’a pas été de tout repos, après les dysfonctionnements de la première chaufferie bois, mais oui, il est gagné. Le 28 septembre dernier, le trophée des maires du Rhône et de la Métropole nous a été décerné pour le prix de l’innovation. »
Basse pression
Et les améliorations vont se poursuivre dans les mois qui viennent. Une nouvelle chaufferie gaz sera également livrée. L’installation de cogénération (production simultanée de chaleur et d’électricité) sera rénovée. Surtout, une grande partie du réseau d’alimentation, d’une longueur de 24 km avec 130 sous-stations, va être converti en basse pression (température de l’eau moins élevée), en vue de diminuer les pertes thermiques ainsi que les coûts de maintenance. « Ces travaux occasionneront quelques perturbations, a précisé le maire, mais ils seront réalisés à l’intersaison de chauffe afin d’être le moins pénalisants possible, notamment en ce qui concerne les interruptions de fourniture d’eau chaude. »
Ces divers investissements, d’un coût global de 13 millions d’euros, sont supportés (à l’exception d’une subvention de 1,4 million d’euros émanant de l’Ademe) par la société délégataire Vénissieux Énergies, composante du groupe Dalkia. Ils vont finir de faire du réseau de chaleur vénissian un outil exemplaire, après des années de patiente transformation.
Situation quelque peu paradoxale quand on sait que ce réseau, en vertu de la loi sur la modernisation de l’action publique (Maptam), est aujourd’hui propriété de la Métropole et non plus de Vénissieux. La Ville en est encore gestionnaire uniquement parce que la Métropole lui en a rétrocédé la responsabilité par convention. Laquelle convention s’achèvera à la fin de l’année 2016. « Nous espérons bien rester gestionnaires de ce grand réseau de chaleur public et social, a réaffirmé Michèle Picard. L’accès du plus grand nombre à l’énergie, au chauffage, est devenu un enjeu de société. »
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