Chaque vendredi, durant la pause déjeuner, Yazid, Mathilde et Farah, tous élèves de terminale S à la cité scolaire Sembat-Seguin, participent à l’atelier de préparation au concours de Sciences Po Paris qu’animent trois enseignants : Mmes Ernakoff (documentaliste) et Minoso (sciences Économiques et Sociales) et M. Tinland (Histoire).
Depuis 2004, la cité scolaire, tout comme le lycée polyvalent Jacques-Brel ont signé une convention éducation prioritaire avec Sciences Po Paris qui a permis déjà à plusieurs jeunes d’intégrer ce prestigieux établissement. « L’admission se fait en deux temps, précise Mme Ernakoff. Les jeunes préparent d’abord une revue de presse, qu’ils présentent devant un jury au lycée. Une fois admissibles, nous les préparons au jury d’admission qui se déroulera à Paris en juin prochain. » Un entretien d’une vingtaine de minutes au cours duquel les lycéens seront interrogés sur leur revue de presse ou tout autre sujet.
Yazid est passionné de géopolitique du Moyen-Orient. Pour sa revue de presse, il a présenté un dossier sur la destruction de Palmyre par Daech. Mathilde a planché sur la Jungle de Calais. Tandis que Farah a choisi les élections législatives en Turquie. Arrivée de Syrie en tant que réfugié politique il y a trois ans, Farah a sans aucun doute le parcours le plus étonnant. « J’ai été arrêtée pour activisme politique alors que je finissais le lycée, raconte-t-elle. J’ai dû quitter mon pays, je n’avais pas d’autre choix. » Trilingue — elle parle couramment l’arabe, l’anglais et le français — elle est une excellente élève.
En préparation de l’examen final en juin, les trois lycéens vénissians ont déjà passé une journée dans la capitale avec des étudiants de Sciences Po : le matin ils ont pu suivre en immersion un cours de communication politique, et l’après-midi visiter l’Assemblée nationale.
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