Le 8 mars, la salle Joliot-Curie a accueilli le Festival Essenti’ELLES, au cours d’une soirée à laquelle ont participé une centaine de personnes, dont le maire et nombre d’élus. Cette quatrième édition avait pour thème l’éducation des filles et des femmes comme levier de l’émancipation, et moyen de lutte contre les stéréotypes.
C’est que le sujet reste d’actualité. Quel que soit le milieu d’origine, les filles réussissent mieux à l’école que les garçons, et poursuivent des études plus longues. Pourtant, elles s’insèrent globalement moins bien dans l’emploi que les garçons. Des différences persistent également au niveau professionnel, notamment au moment de l’orientation. “À quel titre les filières littéraires seraient-elles plus féminines que les filières scientifiques ? », s’interroge Michèle Picard. Qui rappelle que la rémunération annuelle nette d’une femme est encore inférieure de 25,7 % à celle d’un homme, alors que le taux de pauvreté explose chez les femmes. « Il n’y a aucune explication rationnelle ni justification possible à ces discriminations, mais elles perdurent et se perpétuent. Et ce, malgré le fait de le dénoncer, malgré les campagnes de communication, malgré les lois”, regrette-t-elle.
Comment poursuivre le combat quand on découvre, dans une enquête parue à la veille de la journée internationale de la femme, que quatre personnes sur dix en France considèrent que « l’attitude supposée provocante d’une femme en public déresponsabilise en partie le violeur » ? Et comment ne pas se désoler d’apprendre que 36 % des Françaises trouvent des « circonstances atténuantes au violeur, si une adolescente a adopté une attitude séductrice” ? Terrible constat en forme de culpabilisation de la victime.
À Vénissieux, le maire et son équipe se battent pour que les femmes puissent s’émanciper. Notamment à travers le sport avec la mise en place de la Preuve Form’Elle, un appel à projets pour favoriser l’insertion par le sport. Car les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors que 51 % des filles pratiquent une activité sportive, seulement 32 % le font en zone d’éducation prioritaire. “La pression familiale et les interdits religieux font obstacle à un accès partagé et démocratique de certaines disciplines. C’est pourquoi nous avons mis en place la Preuve Form’Elle, dont les projets sont récompensés chaque année le 8 mars”, ajoute le Maire.
Le prix revient cette année au groupe de femmes « Be foot » de la Maison de quartier Darnaise. Âgées entre 30 et 45 ans, certaines d’entre elles ont pratiqué le foot plus jeunes. Mais toutes souhaitent reprendre le chemin du stade. La Ville leur a donc alloué un financement de 200 euros pour l’achat de matériel sportif, une aide à la création de supports de communication pour le lancement de leur projet, et leur a également octroyé des créneaux horaires dans un gymnase.