Les abeilles, les passereaux et les écoliers, bientôt de retour sur les Grandes Terres ? Après plus d’un an d’errements et d’incertitudes liés au transfert de sa gestion à la Métropole, ce site exceptionnel est sur la bonne voie pour reprendre vie. Le 12 février, une réunion avec le vice-président de la Métropole en charge du développement durable a plutôt rassuré les élus de Vénissieux, Feyzin et Corbas, qui se partagent cet espace.
En 1998, la création d’un syndicat intercommunal portant le “Projet nature du plateau des Grandes Terres” avait permis de sanctuariser 540 hectares de terrain aux portes de l’agglomération, les soustrayant à la pression immobilière, et faisant cohabiter exploitations agricoles et espaces naturels. Les Grandes terres attiraient plus de 20 000 visiteurs chaque année. Des écoliers allaient y planter des haies de bordure ou installaient des nids à insectes, tandis que les agriculteurs étaient invités à laisser s’installer des prairies fleuries. “Cette action a eu un impact direct sur la biodiversité, explique Jean-Maurice Gautin, adjoint au maire de Vénissieux (notamment en charge du cadre de vie) et ancien président du syndicat intercommunal. En quelques années, on est passé de trois espèces d’oiseaux nicheurs recensés sur le site à quarante trois ! Et on y trouve quatre sortes d’orchidées.”
Une friche institutionnelle
Le 1er janvier 2015, cette structure était victime du transfert de compétences des syndicats intercommunaux vers les métropoles. Sauf que la Métropole de Lyon n’avait pas réellement pris le relais. Laissées sans moyens propres et sans pilotage commun, reposant sur la seule commune de Feyzin, les Grandes terres étaient devenues une sorte de friche institutionnelle, et menaçaient de devenir une friche tout court. Jusqu’à ce que la Métropole de Lyon propose une “délégation de gestion” aux communes concernées. Le pilotage a été confié à Feyzin (qui comprend sur son territoire la plus grande superficie des Grandes Terres), tandis que Vénissieux et Corbas sont “communes participantes”. La convention organisant cette passation de pouvoir a été adoptée le 2 février dernier par le conseil municipal de Vénissieux, assortie de quelques regrets. “Ce dispositif ne comprend qu’un entretien minimal de ces terres, déplorait Sandrine Perrier au nom du groupe EELV lors du conseil municipal. Faut-il en déduire que les actions en faveur du développement et de l’environnement sont abandonnées ?” Cette solution marque en effet un recul par rapport au syndicat intercommunal. D’autant que le budget alloué par la Métropole est moitié moindre : 88.000 euros au lieu de 150.000 euros.
Des avancées
La réunion du 12 février entre les représentants des trois villes et de la Métropole a permis d’obtenir des avancées significatives. Financières notamment, puisque la dotation initiale va bénéficier d’un budget supplémentaire d’investissement de 35.000 euros, portant l’enveloppe totale du projet à 123.000 euros pour 2016. La convention avec les exploitants agricoles va être renouvelée, l’ONF (Office national des forêts) et la LPO (Ligue de protection des oiseaux) vont pouvoir reprendre certaines activités et un apiculteur va réinstaller des ruches. “Les trois villes ont parlé d’une seule voix, relate Jean-Maurice Gautin, et j’estime que nous avons été entendus par Bruno Charles, vice président de la Métropole en charge du développement durable et de l’agriculture. Je pense que la Métropole prend enfin conscience de ce que sont les Grandes Terres. Et ça, c’est un bon présage pour l’avenir.”
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