Climat social tendu à l’usine Renault Trucks de Vénissieux (4.200 salariés), qui a connu trois débrayages fin janvier, et où « ça pourrait vite repartir très fort » selon les syndicats. Les propositions formulées par la direction lors des négociations salariales sont jugées très insuffisantes.
Climat social tendu à l’usine Renault Trucks de Vénissieux (4.200 salariés), qui a connu trois débrayages fin janvier, et où « ça pourrait vite repartir très fort » selon les syndicats. En cause, les propositions formulées par la direction lors des négociations salariales, jugées très insuffisantes.
Le 20 janvier dernier, lors d’une première concertation avec les organisations syndicales, la direction de Renault Trucks avait annoncé une augmentation générale de 0,6 % pour les ouvriers et de 0,5 % pour le personnel administratif, technicien et agent de maîtrise. Insuffisant aux yeux des salariés. Du coup, 400 grévistes, certains venus de l’usine Ponts de Saint-Priest, s’étaient invités à la seconde réunion de négociation, le 27 janvier. Laquelle s’est conclue sur une proposition d’augmentation générale de 0,8 %. « Cela reste trop peu et le mécontentement est très fort, juge Frédéric Panetié, secrétaire général de la CGT de Renault Trucks. Après 1.200 suppressions de postes en deux ans sur notre entreprise, et 5.000 au total en trois ans sur l’ensemble du groupe, la charge de travail pèse lourdement sur ceux qui restent. Et ces propositions font d’autant plus figure d’aumône que les résultats de Volvo AB sont bons. » Selon le directeur général du groupe (1), « les réductions de coûts » ont en grande partie permis au numéro 2 mondial des poids lourds de multiplier par sept son bénéfice net en 2015.
Des actions et de l’action…
L’écart entre les bons résultats annoncés par Volvo au prix d’une charge de travail accrue et la maigre augmentation consentie nourrit une colère que les syndicats avouent avoir du mal à canaliser. Ainsi, le 28 janvier, la réunion du comité central d’entreprise a été envahie à son tour, par 200 grévistes. La direction, refusant de discuter dans ces conditions, a quitté la salle (sans que quiconque y laisse sa chemise…) puis a reçu une délégation des organisations syndicales (2). La DRH a évoqué une redistribution des bénéfices lorsque les comptes seront consolidés, en juin. « Sans doute sous forme d’actions gratuites, révèle Frédéric Panetié. Mais allez donc faire vos courses avec des actions ! Surtout qu’on ne pourrait de toute façon pas y toucher avant trois ans ! » Faute d’une augmentation conséquente, sonnante et trébuchante d’ici le mois de mai, le printemps pourrait être chaud, du côté de Renault Trucks.
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.