Le premier mot que l’on entend est « fierté » et le signe qui l’accompagne est un large sourire qui ouvre tous les visages présents : ceux du maire, Michèle Picard, de son adjoint à la culture, Bayrem Braiki, de la directrice du service culturel, Stéphanie Ferrand-Issard, et de la directrice de la régie autonome La Machinerie, Françoise Pouzache. Car c’est une nouvelle structure qui va gérer tout à la fois le Théâtre de Vénissieux, dont Françoise Pouzache est la directrice, et « Bizarre ! », qui était jusqu’alors une association.
Après dix ans de préfiguration, « Bizarre ! » n’est donc plus un projet — puisque, jusqu’à présent, c’est sous le nom de Projet Bizarre ! que ses actions étaient désignées. « Né d’une volonté politique forte d’accès à la culture pour tous et de prise en compte de la diversité des formes artistiques, « Bizarre ! » est solidement ancré dans le territoire vénissian, métropolitain et régional », annonce Michèle Picard.
Sur un coût total de 1,830 million d’euros, l’État a versé 1,2 million dans le cadre de la Dotation Politique de la Ville, la Région 58 000 euros et la municipalité 572 000 euros. « À l’heure où certaines collectivités territoriales profitent de l’austérité pour régler des comptes avec le milieu culturel, à Vénissieux, nous faisons le choix de continuer à consacrer 9 % de notre budget à la culture. »
Dans le bâtiment de l’ancien Truc (k)
Établi dans un bâtiment rénové qui a abrité l’ancien Truc(k), salle de spectacle mythique des années quatre-vingt, « Bizarre ! » aura une dimension métropolitaine puisqu’il va être labellisé SMAC (scène de musiques actuelles) sous le nom de S2M, une entité qui réunira quatre lieux de l’agglomération : l’Épicerie moderne à Feyzin, « Bizarre ! » à Vénissieux, Le Périscope et Le Marché-Gare à Lyon. Ajoutons-y une subvention de la DRAC de 300 000 euros à se partager entre les quatre lieux.
Au pied de la scène de 142 m2, dans une salle qui pourra accueillir « 390 personnes debout », Bayrem Braiki rend hommage au « travail de coulisse » accompli par les services de la Ville, les équipes de « Bizarre ! » et du Théâtre, tous ces gens « qui travaillent à l’unisson ». Outre cette salle de spectacles, « Bizarre ! » comprend également un plateau de création équipé, trois studios de répétition équipés eux aussi, dont un avec une cabine d’enregistrement, une salle multimédia et un espace d’accueil et de bureaux.
Après le départ de Michel Jacques, qui a porté « Bizarre ! » ces dix dernières années et a également programmé le festival Fêtes escales, la nouvelle Machinerie va recruter un chargé de mission. « Il aura en charge, explique Françoise Pouzache, la programmation des concerts spectacles, également ouverts à la danse, et des résidences. En tenant compte de l’esthétique de « Bizarre ! », c’est-à-dire les cultures urbaines, les arts numériques et les musiques du monde, nous tablons sur une trentaine d’événements en vitesse de croisière. Nous aurons tout à la fois de jeunes artistes émergents et des amateurs, avec des soirées open mike et des premières parties. La salle pourra également être louée à des tourneurs, en respectant bien entendu l’esthétique. »