L’heure des tout premiers travaux est encore lointaine — pas avant l’automne 2017. Mais l’opération Puisoz avance. Après une phase de concertation préalable qui avait donné lieu à la rentrée à une présentation globale du projet, c’est la question de l’accessibilité qui a été portée au débat. Une réunion publique était organisée le 29 janvier à l’hôtel de ville, en présence de Jean-Luc Da Passano et Michel Le Faou, vice-présidents de la Métropole en charge respectivement des grandes infrastructures et de l’urbanisme.
L’arrivée sur le site, en 2019, des magasins Ikea et Leroy Merlin — et plus tard d’activités tertiaires et de centaines de logements — devrait entraîner une augmentation sensible de la circulation. Sans compter que le Puisoz est voisin de Carrefour (qui prépare également un réaménagement), du pôle automobile (en plein développement) et de la friche industrielle Duranton-Sicfond, vouée elle aussi à une requalification. Autant dire que cette zone géographique irriguée par le boulevard Laurent-Bonnevay risque, dès 2020, et plus encore à l’horizon 2030, d’être très fréquentée.
« Le dispositif d’accessibilité que nous vous présentons prend en compte la globalité du secteur tel qu’il sera dans une quinzaine d’années, a indiqué Michel Le Faou aux quelque 120 personnes réunies dans la salle du conseil municipal. Nous avons fait en sorte d’anticiper. Il n’y aura qu’une dégradation limitée des conditions de circulation. »
Pour fluidifier le trafic, 12 millions d’euros de travaux sont programmés. Deux accès directs aux magasins Ikea et Leroy Merlin sont prévus depuis le boulevard Laurent-Bonnevay, et un troisième depuis le boulevard Joliot-Curie. Les deux principales sorties se feront également vers ces deux grandes voies de circulation. Les études menées montrent que les flux de trafic porteront essentiellement (entre 70 et 80 %) sur le boulevard périphérique. Reste que des accès secondaires sont également prévus sur le boulevard Marcel-Sembat.
Michèle Picard aux habitants : « C’est le moment de s’exprimer »
Plusieurs habitants du quartier ont dit leur scepticisme sur ces projections, en particulier les riverains du boulevard Marcel-Sembat qui seront aux premières loges. Les élus vénissians ont également exprimé des réserves. Voire une critique en règle, à l’image de Christophe Girard, conseiller municipal d’opposition (divers droite), qui a pronostiqué « au minimum dix ans de galère et de nuisances en attendant que le contournement de l’agglomération lyonnaise (N.D.L.R. : le bouclage du boulevard périphérique par l’ouest) soit réalisé« . Pour Georges Bottex, conseiller municipal écologiste, « il est impossible que les conditions de circulation soient meilleures quand on sait que le trafic passera à 6000 ou 7000 véhicules par heure le vendredi soir et le samedi, contre 2000 aujourd’hui. » Ce à quoi Michel Le Faou a répondu : « Je n’ai pas dit qu’elles seraient meilleures, j’ai dit qu’elles ne seraient pas pires ».
Le maire, Michèle Picard, a pour sa part appelé à une poursuite de la réflexion : « Face à l’évolution de ce secteur, il est légitime que les habitants s’interrogent. Nous-mêmes dans l’équipe municipale ne sommes pas complètement rassurés, en particulier sur l’aménagement d’un tourne-à-gauche sur le boulevard Joliot-Curie qui franchira la ligne de tramway. Selon nous, à cet endroit, il y a des risques de congestion. Nous devons encore travailler la question avec la Métropole et l’aménageur privé, Lionheart. J’invite la population à se saisir de la période de concertation pour exprimer ses critiques. C’est maintenant qu’il faut le faire. »
Enquête publique du 18 février au 21 mars
La phase de concertation consacrée à l’accessibilité s’achèvera le mercredi 17 février. Des dossiers de consultation sont disponibles à la mairie de Vénissieux et à la Métropole, et sur la page Web de la Métropole de Lyon dédiée au projet (www.grandlyon.com rubrique « une métropole de projets »).
Dans la foulée s’ouvrira une enquête publique relative au permis d’aménagement. Elle se déroulera à l’hôtel de ville de Vénissieux du jeudi 18 février au lundi 21 mars inclus. Durant toute cette période, les pièces du dossier, notamment l’étude d’impact et l’avis de l’autorité environnementale, ainsi qu’un registre d’enquête seront à la disposition du public.
Un commissaire enquêteur se tiendra à la disposition de la population à l’hôtel de ville de Vénissieux, aux jours et heures suivants :
– jeudi 18 février de 9 heures à midi
– mercredi 24 février de 14 à 17 heures
– mardi 1er mars de 14 à 17 heures
– vendredi 11 mars de 9 heures à midi
– lundi 21 mars de 14 à 17 heures.