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Baptême républicain pour la commission laïcité

Composée de 34 membres — des élus, des représentants des cultes, des associations et de l’Éducation nationale — la commission Laïcité et vivre ensemble a été officiellement mise en place le mercredi 27 janvier. Ce sera «un lieu de débat, de réflexion et de valorisation des actions entreprises».

Plusieurs centaines de personnes invitées, la présence de l’inspecteur d’académie et du directeur de cabinet du préfet de région, des discours riches et des spectacles pour finir sur une touche plus légère : le soin mis à l’organisation de la cérémonie de lancement de la commission Laïcité et vivre ensemble, mercredi, attestait de l’importance qu’y accorde la Ville.

C’était un engagement de campagne de la liste conduite par Michèle Picard aux élections municipales du printemps 2014. Engagement que les tragiques attentats de l’année 2015 ont rendu encore plus impérieux. Jamais, depuis les grands débats qui ont conduit à la création de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État, le concept de laïcité n’a été autant convoqué. Au point de créer une certaine confusion dans la sphère publique.

«Laïcité identitaire, laïcité de combat, laïcité de convenance, laïcité positive, laïcité molle, de quoi parle-t-on exactement ?», a d’emblée interrogé le maire, Michèle Picard. «Il convient, je crois, de définir dans un premier temps la laïcité par ce qu’elle n’est pas : ce n’est ni une religion de l’anti-religion, pas plus qu’elle ne signifie une société sans religion. D’aucuns m’objecteront qu’elle stigmatise et montre du doigt les confessions, et l’islam en particulier. Dans l’instrumentalisation qu’en fait Marine Le Pen, oui, mais pas dans la loi de 1905, pas parmi nous. Aucun républicain de cette commission ne peut accepter l’idée qu’un instrument de concorde ne devienne un instrument d’exclusion, à l’exception de l’extrême droite. »

Et de poursuivre, en définissant cette fois ce qu’est la laïcité : «C’est un cadre juridique, issu d’une longue histoire et d’une volonté devenue collective de séparer la chose publique de la sphère privée. […] Cette ligne de partage, c’est celle de l’égalité républicaine, mais aussi du respect de l’autre et de sa différence.»

L’école, creuset de la laïcité

Un respect qui s’apprend d’abord sur les bancs de l’école. Jean-Christophe Bidet, inspecteur d’académie, a beaucoup insisté sur ce fait. «Ce n’est pas un hasard si la question de la laïcité a commencé à être débattue avec les lois de Jules Ferry sur l’école primaire, plus de vingt ans avant la loi de 1905. C’est par l’école que l’individu devient citoyen, qu’il intègre les lois de la République.»

La commission lancée le 27 janvier compte du reste un grand nombre de représentants de l’Éducation nationale. Dans le troisième collège, composé de 16 membres, figurent les chefs d’établissements des collèges Paul-Éluard et Jules-Michelet, du lycée professionnel Hélène-Boucher, les deux inspectrices (IEN) de Vénissieux, des DDEN, ainsi que les responsables des fédérations de parents d’élèves PEEP et FCPE. Le milieu associatif y est également présent (Centre associatif Boris-Vian, Ligue des Droits de l’Homme, Office municipal du sport…). Le deuxième collège est celui des représentants des cultes : catholique, israélite, musulman et protestant (six membres au total). Le premier collège rassemble treize élus du conseil municipal, toutes tendances confondues, à l’exception du Front national.

Djil Ben Mabrouk, adjoint au maire, en assure la présidence. «Ce sera un lieu de débat, de réflexion, de sensibilisation et de valorisation des actions entreprises en faveur de la laïcité, a-t-il expliqué. Pour commencer, nous allons travailler sur la notion même de laïcité qui, on l’a vu, est à la fois simple et complexe. Nous nous réunirons une fois par trimestre et une à deux fois par an de façon plénière.»

«Nous n’en attendons pas des résultats chiffrés, des statistiques, des pourcentages, a précisé Michèle Picard, mais le prolongement de l’écho de la laïcité, son enracinement auprès des jeunes générations et dans ce qui touche notre quotidien.»

Les saynètes jouées, en conclusion, par un groupe de jeunes de l’EPJ Darnaise, et la pièce interprétée par les comédiens «laïculteurs» de la compagnie Traction Avant, sont de ce point de vue réconfortantes. La laïcité, pour eux, c’est précieux, vivant, joyeux, c’est la liberté. Et ça fait du bien !

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