Les chômeurs que nous avons rencontrés, loin de baisser les bras, mettent en avant leurs propres capacités pour trouver un travail. Ils plébiscitent toutefois le travail des conseillers de Pôle emploi, et les ressources que l’organisme met à disposition.
Inscrite depuis 2014 à Pôle emploi, Mme Kaplan attend les résultats des concours qu’elle a passés pour intégrer la fonction publique d’État. Titulaire d’un master en droit (bac+5), cette jeune maman a pour projet professionnel d’intégrer un service juridique dans une administration. “J’ai tout de même établi plusieurs contacts avec le privé, qui pourront éventuellement aboutir”, nuance-t-elle. Mais elle est critique sur les services fournis par Pôle emploi. “Chaque fois que j’ai trouvé du travail, c’était toujours par mes propres ressources. Leurs outils et leurs annonces ne m’ont jamais été utiles. Je démarche donc les employeurs en utilisant des sites comme regionjob.com ou monster.fr, en contactant des agences de recrutement ou l’APEC (Association pour l’emploi des cadres). En fait, j’ai l’impression que, comme je suis titulaire d’un master, je suis censée trouver un travail toute seule. On ne m’a pas proposé de formation. Pourtant, le monde du travail est exigeant, et les études ne suffisent pas toujours.” Si Mme Kaplan souhaite que les conseillers soient “plus disponibles physiquement”, elle admet volontiers que “tout n’est pas de la faute de Pôle emploi”. Et de conclure: “L’accueil est très bien organisé, tout le monde est pris en charge. Et je dois reconnaître que la mise à disposition des ordinateurs reliés à internet, des imprimantes et du téléphone, c’est super !”
Yolande Malloggi, 58 ans, est inscrite à Pôle emploi depuis plusieurs années, mais elle n’a pas vraiment cessé de travailler depuis. “J’ai toujours travaillé, mais tout ce que j’ai trouvé, c’est par moi-même. Comme je suis dans le commerce et la vente, je préfère démarcher en personne. J’imprime une dizaine de CV, et je vais les porter à droite et à gauche, dans les magasins où j’ai envie de travailler, relate-t-elle. Ça ne tombe pas tout seul ! Il faut y aller, il n’y a pas de honte. Et puis je n’aime pas faire les petites annonces par internet. C’est impersonnel, pas motivant.” Avec le temps, l’âge devient toutefois un frein, malgré l’expérience accumulée. “J’ai occupé un poste de vendeuse à Lyon pendant plusieurs années, sans jamais avoir droit à un CDI. D’autres femmes, plus jeunes, sont rentrées après moi, et elles ont été embauchées. Pourtant, certaines ont démissionné avant moi. C’est dommage !” Yolande Malloggi ne se rend donc à Pôle emploi que pour gérer des problèmes administratifs. “Je n’aime pas régler ce genre de souci par courrier électronique ou par téléphone. Je préfère avoir un conseiller en face de moi. C’est tout de même plus simple et plus humain. En tout cas, chaque fois que j’ai été obligée de me déplacer, le problème a été réglé.”
Sofiane Nemmour, 36 ans, est au chômage depuis le mois de mai. “Avant, j’ai travaillé dans le bâtiment, puis dans le nettoyage. Maintenant, je cherche à m’orienter vers la sécurité. Pôle emploi m’a proposé une formation. Si la piste que j’ai trouvée dans une grande surface ne se concrétise pas, je vais l’accepter, détaille-t-il. Une formation, c’est important. Aujourd’hui, je n’ai pas vraiment de diplôme, seulement des attestations de formation… et un certificat de secourisme.” Plutôt satisfait des services de Pôle emploi, il met en avant un accueil agréable, et une aide efficace. “Mon conseiller m’a aidé à m’orienter, à faire des choix. Le marché de l’emploi est dur, car les employeurs recherchent des gens qui ont de l’expérience. Il m’a aidé à améliorer mon CV. Celui que j’avais était insuffisant : il manquait certains éléments qui peuvent intéresser les employeurs.” Quoi qu’il en soit, Sofiane reste optimiste. “J’arrive à me débrouiller en informatique, et c’est utile dans les entreprises. Je vais m’accrocher, car j’ai confiance en moi et j’y crois. Mais je ne sais pas bien quand je trouverai un travail. En fait, cela dépend surtout des employeurs.”