Conscient de la gravité d’une situation dont il “ne se satisfait pas”, Djil Ben Mabrouk, adjoint au maire délégué à l’emploi et au développement économique et commercial, veut rester optimiste. Il défend une politique volontariste, dans la limite des compétences de la Ville.
Expressions: Comment expliquez- vous ces chiffres alarmants?
Djil Ben Mabrouk: Les facteurs sont multiples. En premier lieu, la conjoncture économique nationale impacte beaucoup Vénissieux. Nous souffrons aussi d’une forme de discrimination territoriale : les employeurs sont parfois réticents à embaucher des gens issus des quartiers défavorisés. De fait, le diplôme et les compétences ne protègent pas toujours. Mais il y a parfois aussi inadéquation entre les postes proposés et la formation des demandeurs. Enfin, n’oublions pas qu’en France, 150 000 jeunes décrochent du système scolaire chaque année…
De quels leviers disposez-vous pour améliorer la situation?
Une Ville n’a pas vocation à recruter pour le privé. Mais la charte de coopération que nous avons signée l’an dernier avec 25 entreprises locales nous permet de créer des liens entre les collèges et les entreprises, de faire circuler des offres d’embauche, d’organiser des visites pour les élèves… Nous avons aussi généralisé les clauses d’insertion dans les marchés publics, et créé une cellule emploi autour du chantier du Puizoz, en lien avec Ikéa et Leroy Merlin. Sur les 2500 futurs emplois du site, il y a un potentiel de 800 postes. Dans un autre registre, nous organisons deux forums dédiés à l’emploi par an, ainsi qu’une opération de formation à l’informatique, en partenariat avec Pôle emploi et la médiathèque.
Selon vous, quelles sont les perspectives à moyen terme ?
Je ne me satisfais pas de ce niveau d’emploi. Il faut rester énergique… et positif. L’idée, c’est d’entretenir le contact et l’écoute avec le tissu économique local, pour renforcer l’attractivité de la ville, qui dispose par ailleurs de nombreux atouts. Pour avancer, il faut travailler sur le triptyque insertion-formation-éducation. Des associations comme l’ADIE ou Planet Adam, qui aident les jeunes entrepreneurs à créer des entreprises, font un excellent travail. Et il ne faut pas oublier que les quartiers comptent aussi de jeunes diplômés, dont le parcours exemplaire atteste qu’il est possible de s’en sortir.
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