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Au conseil municipal, la droite et le FN polémiquent sur la création d’une rue Guy-Fischer

La droite et le Front national ont contesté lundi soir le choix de dénommer « rue Guy-Fischer » la nouvelle voie qui sera créée dans le prolongement de la rue Romain-Rolland où se construit le groupe scolaire Flora-Tristan, suscitant l’indignation des autres élus.

Est-ce cela s’opposer politiquement ? Faire flèche de tout bois, jusqu’à manquer de respect à la mémoire d’un homme qui a consacré sa vie à Vénissieux, à la défense des petites gens et des valeurs républicaines ? C’est en tout cas ce à quoi on a assisté lundi soir lors de la séance du conseil municipal.

En versant dans une polémique aussi inattendue qu’indigne, le FN et la droite ont contesté la proposition de dénommer Guy-Fischer la nouvelle voie qui sera créée dans le prolongement de la rue Romain-Rolland.

Le Front national a d’abord joué la carte de la concurrence mémorielle, n’hésitant pas à instrumentaliser la mémoire de Yassine Zobiri, ce policier municipal vénissian décédé en novembre dernier dans une course-poursuite avec un fuyard, drame qui a suscité une immense émotion dans la ville. « Il aurait été plus juste de retenir son nom », affirmait le conseiller municipal frontiste David Ingles, assurant que « Yassine Zobiri était un bon ami ».

Le maire a rétorqué qu’elle n’avait pas attendu pour honorer la mémoire de ce fonctionnaire territorial exemplaire : « À la demande de ses collègues, nous avons donné son nom à une salle de la Direction unique prévention sécurité (DUPS). Par ailleurs, il a été cité à titre posthume à l’orde de la Nation et a été décoré de la Médaille d’or de la sécurité intérieure .»
La conseillère municipale divers droite, Saliha Mertani, a néanmoins estimé que ce n’était « pas suffisant », et ajouté que « Yassine Zobiri n’avait peut-être pas le bon patronyme », insinuant que la décision municipale relevait de la discrimination.

Christophe Girard, le leader du groupe, a pour sa part versé dans la dénonciation de l’idéologie communiste : « Jamais je n’ai lu ou entendu Guy Fischer remettre en cause les souffrances générées par le communisme dans le monde, jamais je ne l’ai entendu faire part d’un moindre regret ou même seulement d’une remise en cause de cette idéologie mortifère qui a au compteur 100 millions de morts. » Et d’asséner : « Je ne peux accepter que l’on en fasse une référence pour les générations futures. »

De tels propos ne manqueront pas de choquer tous ceux qui ont côtoyé Guy Fischer, jusqu’aux amis qu’il comptait parmi des élus de premier rang de la droite républicaine, comme le président du Sénat Gérard Larcher, venu prononcer un vibrant hommage lors des obsèques célébrées en novembre 2014 à la salle Irène-Joliot-Curie, en présence de milliers de personnes. Ils choqueront également les jeunes élus du premier conseil municipal d’enfants (2012-2014), qui ont récemment souhaité que le nom de Guy Fischer soit associé à leur promotion, notamment en souvenir de l’accueil qu’il leur avait réservé au Sénat, consacrant une journée pleine, malgré sa maladie, à leur faire découvrir les coulisses du palais du Luxembourg.

« C’est une honte ! », s’est exclamé le maire, alors que de nombreux autres élus de la majorité municipale parvenaient difficilement à contenir leur colère.
Un peu plus tôt, la conseillère municipale communiste Marie-Christine Burricand avait retracé le parcours exemplaire de cet homme qui « portait ses valeurs avec passion, dans les assemblées comme dans la rue, au Sénat comme dans les quartiers, rencontrant inlassablement ceux qui luttent, ceux qui s’en voient, ceux qui cherchaient simplement un point d’appui dans leur combat pour réussir. »

Djil Ben Mabrouk, élu sans étiquette, avait également salué celui qui, « de l’instituteur à l’homme politique, a gardé cette volonté d’ouvrir le champ des possibles aux jeunes générations, portant une oreille attentive à leur détresse, leur désir d’avenir ».

La proposition du maire de créer une rue Guy-Fischer a été adoptée à la majorité, y compris avec les voix de l’opposition socialiste. Le groupe divers droite s’est abstenu à l’exception de Nasser Djaidja et Frédéric Passot qui ont voté contre, comme les élus frontistes.

1 Commentaire

  1. Rodriguez Marie

    12 décembre 2015 à 12 h 08 min

    Honte à la droite de vouloir renier la droiture d’un tel homme. IL était et il sera à des années lumières de vous.
    Guy Fischer n’était pas que communiste, c’était un sage, un défenseur de l’école publique; Quoi de plus normal de donner son nom à une rue passant devant un groupe scolaire.
    Honte à vous Mme Mertani, MM Girard, Djaidja, Passot…

  2. charoud

    11 décembre 2015 à 19 h 06 min

    Jusqu’ou peut aller leur HAINE
    alors que Guy n’etait que fraternite

  3. maulejeanpierre

    11 décembre 2015 à 16 h 02 min

    honte a vous les élus fn et lr,pas un de vous n’arrive a la cheville de guy fischer,qui a consacré sa vie a la défense des vénissians et qui a fini vice président du sénat alors que vous ne représentez rien a part votre mépris,c’est vrai pour la lr ils préfere mieux de traiter les travailleurs de pauvres con(Sarkozy) et pour le fn taper sur l’immigration.messieurs syez certains la ville de Vénissieux ne tombera jamais entre vos mains malgré vos magouilles et mechanceté,si vous n’aimez pas Vénissieux quittez la,bon débarra!

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