Il l’a dit, il l’a fait. Et tout cas il est parti. Arbi Rezgui, quinquagénaire du quartier de La Pyramide, aux Minguettes, ancien marcheur de 1983, a pris la tête d’une nouvelle « marche citoyenne des quartiers populaires » qui doit arriver à Paris le 31 octobre prochain, où elle convergera avec une marche de la dignité partie de Barbès.
Le cortège s’est élancé de Vénissieux le 17 octobre fort d’un peu plus d’une trentaine de personnes. Des jeunes du quartier, d’anciens marcheurs venus témoigner leur solidarité à leur ami Arbi et, plus inattendu, un groupe de lycéennes originaires des Monts du Lyonnais, sensibilisées à l’initiative sur les réseaux sociaux.
Arbi Rezgui croit fermement que la marche va gagner en popularité au fil des jours car — il le répète inlassablement —, « rien n’a vraiment changé sur le fond dans les quartiers populaires, les populations sont toujours frappées par la précarité, le chômage et la discrimination. » La première étape, qui menait les marcheurs de Vénissieux à Villefranche via Bellecour, a dû lui donner quelques motifs d’encouragement. Les médias étaient présents en nombre. Bien plus qu’en 1983.
« Quand la marche de 83 était partie de Marseille, il n’y avait qu’une dizaine de personnes, rappelle Youcef Sekimi, lui-même ancien marcheur, aujourd’hui fonctionnaire, venu spécialement de la Loire pour l’occasion. Alors, c’est vrai, l’époque n’est pas la même, et le pari de refaire la marche n’a rien d’évident. Mais on ne peut pas ne pas soutenir ce type d’action, il y a encore tant de difficultés, tant d’injustices qui frappent les quartiers populaires. Cette nouvelle marche sera peut-être un succès. Qui sait ? »
