La stèle commémorant la terrible nuit du 17 octobre 1961, érigée dans le parc Louis-Dupic en 2011, fera bientôt l’objet d’un réaménagement, qui concernera également le monument aux morts de la Seconde Guerre mondiale. L’information a été donnée, samedi dernier, par le maire, Michèle Picard, lors de la cérémonie marquant le 54 e anniversaire de la répression meurtrière commise par la police française à Paris. Cette nuit-là, des milliers d’Algériens étaient descendus dans la rue à l’appel du FLN, avec femmes et enfants, pour protester contre le couvre-feu imposé aux Nord-Africains. La manifestation, pacifique, s’était terminée dans un bain de sang.
Il a fallu attendre les années quatre-vingt-dix pour que cette page sombre de l’histoire de France resurgisse dans l’espace public. « L’incertitude sur le nombre de personnes tuées exprime aujourd’hui encore ces décennies de silence, de déni et de volonté d’amnésie, a souligné Michèle Picard. […] Mais 54 ans après, le 17 octobre est enfin devenu une date. » Le maire était entouré de nombreux élus du conseil municipal, du consul adjoint d’Algérie à Lyon, Arezki Ouamri, et de représentants du collectif des associations algériennes pour la reconnaissance du 17 octobre 1961, que préside Amar Chebel.
« Les commémorations sont de plus en plus nombreuses en France, s’est félicité le consul adjoint d’Algérie. Et nous le devons en grande partie aux collectivités locales telles que la Ville de Vénissieux, qui ont été les premières instances républicaines à faire un pas vers la reconnaissance. Ce devoir de mémoire n’oppose aucunement les gens, bien au contraire il permet d’éclairer les chemins du futur. »
Parmi les personnalités participant à cette commémoration, on notait également la présence exceptionnelle de Mireille Fanon-Mendès-France, la fille de Frantz Fanon, grande figure de l’anticolonialisme, qui lutta aux côtés des Algériens pour leur indépendance, et qui est le personnage central de la fresque réalisée récemment par le plasticien Bruce Clarke, à l’angle de l’avenue Pierre-Semard et de la rue Eugène-Maréchal.
La cérémonie a été suivie d’une conférence-débat à la médiathèque autour de l’œuvre de Frantz Fanon, animée par sa fille et Farouk Ababsa, membre du collectif des associations algériennes pour la reconnaissance du 17 octobre 1961.
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