À eux deux, ils cumulent en terme de création artistique deux mains droites et dix doigts. Un argument qui, en anglais, se prononce Two Hands Ten Fingers et dont les initiales, THTF, ont donné au duo que forment Antonin et Clément leur nom d’artiste urbain.
« Nous avons créé cette entité graphique et plastique commune depuis six ans. Nous nous sommes rencontrés pendant nos études d’art à Metz. La peinture est aujourd’hui notre activité principale et nous en vivons depuis deux ans. »
THTF a déjà parcouru la France et l’Europe et s’apprête à partir aux États-Unis le 2 septembre prochain. Une suite logique à leur participation au Tranoï de Paris. « Nous allons à New York pour une résidence de création et nous allons faire une intervention dans un gros salon lié à la Fashion Week. Puis nous exposons à Montréal et partons pour un voyage découverte le long de la Rust Belt (NDA : la « Ceinture de la Rouille »), qui va passer par Detroit et Chicago. Enfin, en novembre, nous partons pour une résidence d’un mois à La Réunion. »
Lorsque l’association vénissiane Bizarre ! les contacte pour participer à Mosaïque urbaine – réunir des artistes de street art pour qu’ils recouvrent de fresques les murs de notre ville, par des créations originales et d’autres réalisées en commun avec des Vénissians -, Antonin et Clément sont immédiatement enthousiasmés par « ce projet qui fonctionne sur l’échange avec les habitants et les élèves et qui permet également une création personnelle ». En outre, poursuivent les deux jeunes gens, la présentation des artistes à ceux qui vont vivre dans l’environnement des fresques est bénéfique : « On ne vient pas en s’imposant », remarquent-ils, satisfaits.
Après une première création partagée avec les élèves du lycée Hélène-Boucher – « un moment très agréable qui s’est hyper bien passé » -, THTF s’est donc attaqué à une haute façade de l’allée des Acacias, non loin de l’avenue Viviani, appartenant au bailleur Alliade Habitat. « Nous avons fait une composition abstraite. On peut y voir une ronde, comme dans « La danse », le tableau de Matisse. Elle renvoie au vivre ensemble, à la cohésion, à l’échange culturel. Nous avons déjà réalisé de grandes fresques. Celle-ci n’est pas la plus grande en surface mais en hauteur. »
Antonin et Clément ont dû utiliser une nacelle, qu’ils ont appris à piloter grâce à une formation. C’est donc eux qui ont dirigé l’appareil lorsque les autres artistes de Mosaïque urbaine ont peint leurs fresques. Après les travaux d’esquisse et de mise en situation par Photoshop, nos deux mains-dix doigts ont réalisé leur gigantesque peinture en deux jours. « Les gens passaient et on discutait. Notre travail était bien accepté et ils semblaient contents. Ils ne pensaient pas que ce serait aussi abstrait. Chacun voit ce qu’il veut dans cette peinture et, comme la vue directement frontale est impossible – l’exiguïté de l’allée exige qu’on regarde l’œuvre de côté -, on peut l’approcher de nombreux endroits différents. »
Pour célébrer la fin des travaux, un pot est offert aux habitants ce soir vendredi 28 août à 18 heures.
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