Évelyne Ebersviller était entrée dans la politique municipale en 1983, alors qu’elle était en position non éligible sur la « liste d’Union de la gauche, pour une ville humaine, moderne, solidaire » conduite par Marcel Houël. C’est la mort de ce dernier qui précipite son entrée au conseil municipal de Vénissieux en 1985, dans l’équipe d’André Gerin, le nouveau maire. Cette jeune salariée de la Sécurité sociale, militante du Parti communiste, accédait ensuite au poste d’adjointe au maire en 1989, à la suite d’une démission.
« Satisfaite du devoir accompli », comme elle nous le confiait, Évelyne Ebersviller avait choisi de ne pas se représenter sur la liste conduite en mars 2014 par Michèle Picard aux élections municipales, afin de favoriser l’arrivée de jeunes élus. « Expressions » résumait alors par ces mots son parcours : « Le service du personnel était peu organisé, elle le structure. Le service jeunesse n’existait pas, elle le construit. Les jeunes vont avoir leur maison, dans l’ancienne poste centrale : l’Espace jeunes. »
Ajoutons qu’André Gerin lui confie la responsabilité de mettre en place les conseils de quartier — parmi les premiers dans une commune de France — mission dont elle s’acquitte avec brio, entourée de Michel Mermier comme directeur de service et de Laure Aldeguer comme secrétaire. « D’abord trois conseils, puis cinq, puis huit, puis treize… rappelait Évelyne Ebersviller. Les débuts ont été durs. Bien sûr, tout ça n’a pu se faire que sous l’impulsion d’André. Si ce n’avait pas été lui qui me demande ça, je ne sais pas si je l’aurais fait ! »
Les délégations s’enchaînent. Citons encore les centres sociaux et la vie associative. Sans parler des nombreuses commissions au sein desquelles elle siège : communication, finances, informatique, environnement, cadre de vie, maîtrise de l’énergie, éducation et enfance. Elle participa activement au Collectif Femmes de Vénissieux. Elle fut également membre du conseil d’administration de la RAP du journal « Expressions », entre 2008 et 2014.
En 2008, elle se voit confier les finances et le logement. Elle devient alors présidente de la Sacoviv, la société d’économie mixte de construction de la Ville, où elle doit faire face à une situation tendue. Pierre-Alain Millet, qui lui a succédé à la présidence en 2014, lui rendait hommage hier en ces termes : « Nous n’oublierons pas que certains, préférant les énarques ou avocats venus d’ailleurs, ont mené une campagne indigne contre elle ces dernières années, notamment pour déstabiliser sa présidence de la Sacoviv. Mais Évelyne Ebersviller est restée fidèle à ses engagements militants, se consacrant au bien public et à la réussite du projet vénissian. Tous les acteurs du logement social qui l’ont connue se souviendront d’une élue populaire et engagée. »
Toujours discrète, cette grande voyageuse avait parcouru le monde inlassablement. Elle parlait peu de ses ennuis de santé. La maladie contre laquelle elle s’est battue avec acharnement vient de gagner cette dernière bataille.
Michèle Picard, le maire de Vénissieux, salue avec peine « une figure emblématique de Vénissieux, militante infatigable de la justice, de la fraternité et de la dignité pour tous. Évelyne portait avec force tous les combats qui sont les nôtres. Elle était à la fois une élue de terrain et une femme de conviction, toujours au contact des habitants, au plus près des réalités quotidiennes de notre ville.
« Évelyne Ebersviller, poursuit le maire, était une femme dévouée et dotée d’un grand sens du service public et de l’intérêt général », une « amie généreuse (…), une amie de tous les engagements, une amie sur laquelle, nous le savions tous, nous pouvions compter à n’importe quel moment (…) Évelyne ne s’est jamais servie de Vénissieux mais a toujours servi Vénissieux au cours de ses cinq mandats successifs ». Et d’ajouter : « Les valeurs de solidarité, républicaines et communistes ont forgé son parcours politique tout comme son regard sur le monde qui nous entoure. »
Idir Boumertit, président du groupe des élus du Parti de gauche de Vénissieux, relève lui aussi le courage dont a fait preuve Évelyne Ebersviller dans sa lutte contre la maladie. Retraçant son parcours d’élue, il relève : « Son travail accompli, son sens de l’intérêt général durant plus de 29 années successives au service des Vénissians nous font comprendre qu’Évelyne restera à jamais dans l’Histoire de notre ville. »
Les élus et la section du Parti socialiste ont également présenté leurs condoléances à sa famille.
Mercredi, on apprenait que les funérailles d’Évelyne Ebersviller seraient célébrées lundi 3 août à 14 heures, au cimetière métropolitain de Bron.
chevassus mireille
30 juillet 2015 à 14 h 09 min
condoléances à la famille de Mme Ebersviller .
maule jeanpierre
29 juillet 2015 à 12 h 17 min
merci evelyne pour ton courage ta volontée au service de venissieux tu es une femme,camarade exemplaire ton ami j.p