À Vénissieux, le 14 juillet est champêtre. C’est une tradition ! Depuis leur création en 1999, les Fêtes escales ont toujours eu le souci d’offrir aux Vénissians une programmation de qualité. En 2001, le festival gratuit décide de se déplacer de quelques jours pour pouvoir se conclure le 14 juillet par un gigantesque pique-nique républicain dans le parc Louis-Dupic. Le ton est donné et le pique-nique, comme autant de déjeuners sur l’herbe, comme autant de parties de campagne, va devenir l’un des rendez-vous incontournables des Fêtes escales.
Ce 14 juillet 2015, comme cela se fait depuis plusieurs années déjà, ce sont les jeunes chanteurs de la Maîtrise de l’Opéra de Lyon, dont plusieurs sont originaires de Vénissieux, qui ont ouvert les festivités de la journée. La qualité de leur travail et leur entrain à reproduire par la voix et des numéros de claquettes les grands airs de « Carmen » furent les excellentes prémices d’une journée bien remplie.
Une fois installés sur l’herbe, les convives purent assister à une série de courts spectacles, du petit monsieur de la compagnie du même nom qui avait tellement de problèmes avec une cabine téléphonique et des tentes qui se déplient toutes seules au conteur Sam Cannarozzi, des chansons d’Ada et Dourakine – puisées chez Marie-Paule Belle, Barbara et quelques autres – aux musiques tonitruantes de Doc Mad. Pendant que les enfants testaient les jeux rigolos fournis par Ludique Alma Dreams, les plus grands suçotaient leurs crayons à l’occasion de la dictée républicaine de Thierry Renard. Et puisque l’Espace Pandora, qu’il dirige à Vénissieux, célèbre ses trente années d’existence, quoi de mieux qu’un texte du poète Charles Juliet, parrain de l’association, pour s’essayer au sans-faute ? Puis, le Collectif (« composé de quelques habitants de Vénissieux qui ne se résignent pas ») a convié le public à une nouveauté, un arbre à palabres qui réunit plus de quatre-vingts personnes discutant sur le thème de l’immigration et des sans-papiers. Une innovation qui va se pérenniser, au vu de son succès.
À 19 heures, alors que les nappes étaient repliées et les parasols refermés, Jahkasa a remis l’ambiance sur la petite scène avec une musique africaine prompte à être dansée. Le public n’est pas très nombreux mais la bonne ambiance est de rigueur. Ce qui sera également le cas avec Le Bal décalé, idéal pour prolonger avec ses partenaires de danse la douceur de la nuit et la chaleur de ces Fêtes escales.
Le directeur du festival, Michel Jacques, se félicitait tout à la fois de la météo qui, et cela n’est pas si fréquent, nappa les quatre soirées d’une chaleur très agréable, de la programmation homogène et de la fréquentation. Les esprits chagrins diront toujours qu’il y avait moins de monde cette année que les années précédentes – mais ils disent cela tous les ans. Chacune des formations présentes à cette 17e édition a su trouver son public, que le chiffre aille d’un petit millier voire moins – notamment pour Le Bal décalé, clôture du festival – à près de 4000 personnes au plus fort du concert de Deluxe. Ce 12 juillet, avec Ukandanz et Deluxe, fut assurément la soirée la plus suivie. Ce qui ne signifie pas que les autres aient démérité, loin de là.