Thierry Renard, poète et directeur de l’Espace Pandora, s’envole bientôt pour le Canada, où une maison d’édition vient de publier « I travel the world », une anthologie en langue anglaise de ses œuvres.
« Je reviendrai à Montréal, dans un grand Boeing bleu de mer. » Thierry Renard se doutait-il, quand il posa pour la première fois le pied au Québec en 1992 à l’occasion du Salon du livre de Montréal, qu’il allait pouvoir prendre à son compte les mots de Robert Charlebois ? L’éditeur et poète vénissian a retrouvé Montréal en 2012 pour le Marché de la poésie et s’apprête à s’y envoler à nouveau, cet été.
Au cours de ses voyages, Thierry a fait la connaissance d’Antonio D’Alfonso, « un type un peu singulier qui, comme son nom ne l’indique pas, est Canadien d’origine ». Patron des éditions Guernica à Toronto, il avait promis au Français de publier quelque chose sur lui. Et avait traduit et édité Emmanuel Merle, autre poète originaire de la région Rhône-Alpes, par ailleurs président de l’Espace Pandora que Thierry Renard dirige à Vénissieux.
Thierry poursuit : « Antonio D’Alfonso a vendu sa maison d’édition et continue des traductions en free lance. En octobre dernier, il m’a dit qu’il avait trouvé un éditeur anglophone pour accueillir un projet autour de mes poèmes, Ekstasis Editions, basé à Victoria, au sud de Vancouver. Ce livre, « I Travel the World », n’est pas une traduction anglaise d’un de mes recueils mais une anthologie personnelle qui s’étend de 2006 à aujourd’hui, de « Neptune Mambo », paru chez Bérénice, à « Cargo Vénus » que je viens de sortir chez Jacques André Éditeur, avec des illustrations de Julie Perin, Sonia Viel, Patrick Rana-Perrier et Olivier Fischer. « I Travel the World » propose des extraits de cinq livres, auxquels j’ai ajouté des poèmes de « Motel Terminus », que je finirai là-bas, et des inédits d’un autre livre en cours. »
Parallèlement à ces aventures québécoises, Thierry était en contact avec Catherine De Palma, une Française qui vit à Boston, où elle a monté une revue bilingue franco-américaine, « Imprévue ». « Elle présente des auteurs français au public américain et avait déjà retenu quelques-uns de mes textes dans deux numéros. J’irai donc aussi à Boston. »
Troisième hasard : Lionel Lerch, plus connu des slameurs sous le nom de Cocteau Molotov, vient d’obtenir un prix avec la Tribut du Verbe et s’est rendu à Chicago pour rencontrer l’inventeur du slam, Marc Smith. « Il m’a mis en contact avec une super maison de la poésie, à Chicago. »
Montréal, Boston, Chicago… et voilà notre Vénissian embarqué dans une tournée des grands ducs hors normes, au cours de laquelle il aura l’occasion de présenter son livre et faire plusieurs lectures.
Bravo à Thierry Renard, le meilleur d’entre nous
Figure incontournable de la poésie contemporaine made in France ; preuve de la capacité de la région Rhône-Alpes à l’exportation.
Cela méritait bien un poème. Pour ma part, c’est fait Casser la Pinata.
Pour précision :
La piñata est un récipient fait à partir de matériaux facilement cassable, qui peut prendre la forme d’une figurine ou de tout autre objet, que l’on remplit de sucreries et de jouets. Une succession d’enfants, les yeux bandés, armés d’un bâton essayent de casser la piñata afin de récupérer les sucreries cachées à l’intérieur. Au Mexique, l’extérieur des piñatas, avec leurs couleurs extravagantes, représentent, la tentation, tandis que les friandises à l’intérieur, l’amour de Dieu. Le bâton symbolise la force spirituelle pour détruire les tentations et obtenir la récompense. A l’origine, la piñata possédait 7 pointes symbolisant les 7 péchés capitaux de la religion chrétienne (gourmandise, luxe, paresse, colère, jalousie, fierté, avarice). Celui qui frappait devait avoir les yeux bandés, ce qui représentait la foi, la vertu qui permet de croire sans avoir à voir. Une fois les yeux bandés, il fallait tourner 33 fois (représentant les 33 ans de la vie du Christ), et c’est alors que l’on pouvait commencer à essayer de briser la piñata.
Les parents accompagnent le jeu d’un chant : Dal, dal, dal, no pierdas el tiro porque si lo pierdes, pierdes el camino, la piñata tiene caca, caca, cacahuetes.
Frappe, frappe, frappe, ne perds pas l’adresse, car si tu la perds, tu perds le chemin dans la piñata, il y a du caca, du caca, des cacahuètes.
Coyote, quant à lui, dans la culture amérindienne, est un esprit espiègle qui tire les ficelles derrière le voile des apparences, faisant surgir ce que l’on nomme ici l’irrationnel.
CASSER LA PINATA
Je suis un citoyen du monde, un écrivain pleinement planétaire.
C’est fou mais je n’écris bien que par nécessité.
20 heures, enfin. Au Blabla Bar avec…
Thierry Renard. (Dans l’odeur de Bamako. Carnet de voyage)
Invitez Thierry l’africain ;
même si sa balle est de tout camp.
Laissez courir à lui les petits enfants.
Ensuite seulement :
Haro sur le baudet ! Haro sur le poète !
Mais pas de lynchage, ni d’éventrement.
Suspendez-le par une jambe
à la branche où jadis le Toucan
répondait aux braconniers imitant son cri ;
car la poésie reste une proie facile
pour des comédiens du langage.
Frappe, frappe, frappe, ne perds pas l’adresse…
Frappez Thierry Renard,
si cela peut vous faire du bien,
puisque le bâton est entre vos mains.
Mais bandez-vous les yeux avant
que la poésie ait sa chance…
qu’on le lui fasse croire du moins.
Oui, bandez-vous les yeux avant,
Le grand Jeu est toujours aussi voyant.
Frappez Thierry Renard, si cela vous tente
Frappez-le, ça ne mange pas de pain.
Mais retenez vos chiens pendant…
car si tu la perds, tu perds le chemin…
Frappez Thierry Renard, si cela vous chante,
faite-le voler en éclats.
Frappez vite, frappez fort,
frappez loin ;
partout sur ce corps
embonpoint en médailles.
Invitez Thierry Renard à vos noëls mexicains
puisque le voyage n’est jamais celui que l’on prépare.
Offrez-lui résidence puis cassez-le en piñata.
Joignez-vous au chœur des parents
frappant leurs mains :
la piñata tiene caca, caca, cacahuetes.
Invitez Thierry Renard en boule d’abondance
made in France.
Joignez-le à vos cris et vos danses.
Frappe-le avec gourmandise, avec talent ;
il en redemande.
Oui, casser Thierry Renard,
pour voir si Coyote caché dedans
fait Caca,
Toucan,
boucan,
bouquins
BlaBla
beurre
et
chocolat.
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.
Guignard Albert
14 juillet 2015 à 12 h 56 min
Bravo à Thierry Renard, le meilleur d’entre nous
Figure incontournable de la poésie contemporaine made in France ; preuve de la capacité de la région Rhône-Alpes à l’exportation.
Cela méritait bien un poème. Pour ma part, c’est fait Casser la Pinata.
Pour précision :
La piñata est un récipient fait à partir de matériaux facilement cassable, qui peut prendre la forme d’une figurine ou de tout autre objet, que l’on remplit de sucreries et de jouets. Une succession d’enfants, les yeux bandés, armés d’un bâton essayent de casser la piñata afin de récupérer les sucreries cachées à l’intérieur. Au Mexique, l’extérieur des piñatas, avec leurs couleurs extravagantes, représentent, la tentation, tandis que les friandises à l’intérieur, l’amour de Dieu. Le bâton symbolise la force spirituelle pour détruire les tentations et obtenir la récompense. A l’origine, la piñata possédait 7 pointes symbolisant les 7 péchés capitaux de la religion chrétienne (gourmandise, luxe, paresse, colère, jalousie, fierté, avarice). Celui qui frappait devait avoir les yeux bandés, ce qui représentait la foi, la vertu qui permet de croire sans avoir à voir. Une fois les yeux bandés, il fallait tourner 33 fois (représentant les 33 ans de la vie du Christ), et c’est alors que l’on pouvait commencer à essayer de briser la piñata.
Les parents accompagnent le jeu d’un chant : Dal, dal, dal, no pierdas el tiro porque si lo pierdes, pierdes el camino, la piñata tiene caca, caca, cacahuetes.
Frappe, frappe, frappe, ne perds pas l’adresse, car si tu la perds, tu perds le chemin dans la piñata, il y a du caca, du caca, des cacahuètes.
Coyote, quant à lui, dans la culture amérindienne, est un esprit espiègle qui tire les ficelles derrière le voile des apparences, faisant surgir ce que l’on nomme ici l’irrationnel.
CASSER LA PINATA
Je suis un citoyen du monde, un écrivain pleinement planétaire.
C’est fou mais je n’écris bien que par nécessité.
20 heures, enfin. Au Blabla Bar avec…
Thierry Renard. (Dans l’odeur de Bamako. Carnet de voyage)
Invitez Thierry l’africain ;
même si sa balle est de tout camp.
Laissez courir à lui les petits enfants.
Ensuite seulement :
Haro sur le baudet ! Haro sur le poète !
Mais pas de lynchage, ni d’éventrement.
Suspendez-le par une jambe
à la branche où jadis le Toucan
répondait aux braconniers imitant son cri ;
car la poésie reste une proie facile
pour des comédiens du langage.
Frappe, frappe, frappe, ne perds pas l’adresse…
Frappez Thierry Renard,
si cela peut vous faire du bien,
puisque le bâton est entre vos mains.
Mais bandez-vous les yeux avant
que la poésie ait sa chance…
qu’on le lui fasse croire du moins.
Oui, bandez-vous les yeux avant,
Le grand Jeu est toujours aussi voyant.
Frappez Thierry Renard, si cela vous tente
Frappez-le, ça ne mange pas de pain.
Mais retenez vos chiens pendant…
car si tu la perds, tu perds le chemin…
Frappez Thierry Renard, si cela vous chante,
faite-le voler en éclats.
Frappez vite, frappez fort,
frappez loin ;
partout sur ce corps
embonpoint en médailles.
Invitez Thierry Renard à vos noëls mexicains
puisque le voyage n’est jamais celui que l’on prépare.
Offrez-lui résidence puis cassez-le en piñata.
Joignez-vous au chœur des parents
frappant leurs mains :
la piñata tiene caca, caca, cacahuetes.
Invitez Thierry Renard en boule d’abondance
made in France.
Joignez-le à vos cris et vos danses.
Frappe-le avec gourmandise, avec talent ;
il en redemande.
Oui, casser Thierry Renard,
pour voir si Coyote caché dedans
fait Caca,
Toucan,
boucan,
bouquins
BlaBla
beurre
et
chocolat.