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Que devient Veninov ?

Deux ans après la reprise du site par Windhager, où en est Veninov ? La direction n’a pas souhaité répondre à cette question. Selon une source proche du dossier, les machines de production sont à l’arrêt, et les salariés sont occupés à des tâches de confection.

Souvenons-nous : le 7 mai 2012, Veninov, entreprise historique de Vénissieux installée sur le territoire de la commune depuis 1874, passait officiellement sous le contrôle du groupe autrichien Windhager. Signé sous l’égide du préfet de Région, l’accord de redémarrage du site marquait l’aboutissement d’une lutte menée sans relâche par les ex-salariés de l’usine, depuis qu’en juillet 2011 le tribunal de commerce de Nanterre avait placé l’usine en liquidation judiciaire. Veninov allait vivre !

Pourtant, pendant l’année qui suivit, le flou s’installait rue Eugène-Maréchal. Le repreneur ne se présentait qu’une seule fois sur le site, tardait à présenter un plan de reprise digne de ce nom, ne voulait plus s’engager sur le nombre de salariés repris… puis décidait de se débarrasser des délégués syndicaux, emblématiques de la lutte. Une attitude engendrant de nombreuses tensions au sein des “ex-ex-Veninov”, qui ne savaient plus à qui faire confiance. Cette situation qualifiée par tous d’ubuesque trouvait cependant une conclusion en mai 2013, avec la reprise d’une activité sur le site.

Deux ans plus tard, où en est Veninov ? Pour répondre à la question, nous n’avons pu compter sur Windhager France, contacté à plusieurs reprises, qui n’a manifestement pas souhaité répondre à nos questions. Pas plus que Gérard Bel, le directeur de l’usine, qui nous a sèchement indiqué “ne pas communiquer sur le sujet”.

“Le site a été divisé en deux, explique néanmoins une source proche du dossier qui a souhaité garder l’anonymat : Veninov pour la partie production, et Venilia pour la partie commerciale. Il y a du travail pour le nombre de salariés du site, c’est-à-dire 14 à la production, et autant pour les ventes. Veninov vend aujourd’hui ses produits à environ 400 magasins en France. C’est un début, mais à la grande époque du site, c’était 4 000 en Europe…” On est loin également des 40 à 50 emplois promis en 2012.

Les machines de production, quant à elles, ne tournent plus. “Elles rouillent et ne refonctionneront plus jamais. Windhager investit dans son site de production aux Pays-Bas, pas ici. Et cela coûterait trop cher de les remettre en état. Une découpeuse est bien arrivée, mais Windhager ne fait à Vénissieux que de la confection. C’est décevant, surtout par rapport au savoir-faire des employés. Veninov n’est d’ailleurs pas complètement tiré d’affaire : 2014 s’est terminé dans le rouge financièrement. Pour 2015, ils verront…”

Actuellement, 12 anciens Veninov sont salariés du site de production. Mais toujours aucun des salariés les plus engagés dans la lutte. “Nous en gardons un goût amer, avance Frédéric Vera. Les engagements pris n’ont pas été tenus, que ce soit par l’État (qui devait nous retrouver un emploi durable) ou par Windhager. Certes, nous avons vécu une belle aventure humaine. Mais ce qui en ressort gâche tout. Après la lutte, nous avons eu plus ou moins de mal à retrouver un emploi. Je n’ai pas encore retrouvé de CDI, je fais de l’intérim ou je signe des CDD. C’est difficile.” Un “goût amer” que nous ont confirmé plusieurs autres anciens de l’entreprise. Lesquels n’ont pas voulu “en parler publiquement, pour pouvoir passer à autre chose et ne pas remuer le couteau dans la plaie”.

1 Commentaire

  1. bernal yvette

    3 juin 2015 à 17 h 37 min

    je salue et j’admire le courage de tous ceux qui ont lutté pour leur emploi !!!!

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