Le 28 avril dernier, Michèle Picard prenait de nouveaux arrêtés interdisant sur le territoire de la commune les expulsions locatives, les coupures d’énergie et les saisies mobilières. Un combat “juridique et politique contre l’intolérable”, dont la préfecture du Rhône conteste chaque année la légalité devant le tribunal administratif. Il n’aura fallu qu’un petit mois pour vérifier que Michel Delpuech, le nouveau préfet du Rhône, se trouvait sur la même ligne que son prédécesseur, Jean-François Carenco. Le maire de Vénissieux est en effet convoqué le 9 juin, à 10 heures, devant le tribunal administratif de Lyon.
Le maire y assurera seule sa défense. Elle appelle à un grand rassemblement dès 9 h 30 le même jour. “L’occasion de soutenir nombreux son action, de défendre le droit à une vie digne pour tous, d’exiger de l’État qu’il prenne ses responsabilités, indique l’hôtel de ville dans un communiqué. Face à l’urgence sociale et à l’exclusion, mobilisons-nous pour que, demain peut-être, ces arrêtés soient un rempart légal contre l’injustice des expulsions qui plongent des milliers de familles dans une détresse insoutenable.”
En attendant la décision du tribunal administratif, ces arrêtés restent valables. Il ne peut donc y avoir, en théorie, ni expulsions, ni coupures d’énergie, ni saisies mobilières, sur le territoire de Vénissieux. “Pourtant, mardi 26 mai, une famille avec trois enfants aurait pu être forcée de quitter son logement par un huissier venu appliquer une rupture de bail, regrette André Mazuir, porte-parole du Réseau d’alerte et de solidarité des Vénissians, une association locale qui lutte contre les expulsions locatives et les coupures d’énergies. Il n’en avait pas grand-chose à faire des arrêtés. Finalement, il a accepté d’attendre avant de procéder à l’expulsion. Notre mobilisation a, je pense, bien aidé à cela.”
Les membres du Réseau feront partie des soutiens à Michèle Picard le 9 juin. “Cette mobilisation est importante pour faire parler de cette problématique terrible. En amont, nous allons également essayer de sensibiliser la population sur l’ensemble de la question du logement. Nous souhaitons que les Vénissians s’emparent de ces enjeux, qu’ils dénoncent massivement les expulsions locatives et exigent une nouvelle politique du logement en France. Une politique qui mettrait fin à cette pratique brutale, barbare, qu’est l’expulsion.”
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