Pol White s’est mis sur son 31. C’est son premier festival de Cannes et il cherche encore ses marques. Comédien originaire de Vénissieux, Pol est là parce qu’il joue dans « La vie en grand » de Mathieu Vadepied, qui a été choisi pour faire la clôture de la Semaine de la Critique. Il vient aussi de finaliser la création de Magoï Films, une société de production, avec Adrien Chatillon et Brice Barbier.
« Magoï signifie « rois mages » en grec. Tu imagines qui figure Balthazar
Pendant deux ans, Michel Discors, le patron de Hors Saison, m’a fait confiance. J’ai appris les ficelles de la production. Quand Adrien et Brice sont venus me voir pour monter une boîte, j’ai accepté. Adrien, c’est le côté entrepreneurial et Brice, qui sort de l’école Louis-Lumière, est un réalisateur brillant. Moi, j’amène mon expérience et ma maturité. Notre line-up est simple : faire des fictions de qualité avec un propos fort. Et mettre au même niveau trois éléments : la technique, l’écriture et l’interprétation. »
Pol est heureux de faire partie de la distribution du film de Mathieu Vadepied, « un scénario qui lui tenait à cœur et pour lequel il a fait un long développement ». Le cinéaste recherchait un acteur africain anglophone pour incarner un prof d’anglais. Pol a passé le casting et a été retenu. « J’ai eu de longs échanges avec Mathieu, qui par ailleurs est un excellent directeur de la photo, notamment pour « Sur mes lèvres » de Jacques Audiard et « Intouchables » de Toledano et Nakache. J’ai beaucoup aimé dans le scénario qu’il m’a fait lire la richesse et la variété des personnages africains adultes. »
« La vie en grand » s’attache à deux enfants d’une banlieue parisienne, Adama et Mamadou, qui vont être liés au trafic de drogue. La grande force du film réside dans l’interprétation attachante de ces deux gamins. « Mathieu est brillant car il a su réunir des acteurs d’horizons différents. C’était au départ quelque chose dont on pouvait être inquiet et qui réussit. Avec des codes différents, il atteint une alchimie qui prend. »
Aux côtés d’acteurs africains pour la plupart non-professionnels mais d’une grande justesse, des comédiens plus connus incarnent les enseignants et les cadres du collège. Ainsi Joséphine de Meaux, que l’on a repérée dans « Nos jours heureux » d’Éric Toledano et Olivier Nakache, et que l’on retrouve encore en directrice d’école dans « Dheepan » de Jacques Audiard, présenté cette année dans la sélection officielle. Mais aussi Guillaume Gouix en prof d’EPS, Marion Ploquin en prof de français et Pol en english teacher.
Ce qui replonge notre Vénissian dans ses souvenirs de l’école Henri-Wallon et du lycée Jacques-Brel, où instituteurs et profs s’intéressaient aux élèves.
Et le festival, pour lui ? « C’est une découverte et c’est excitant. Ce qui fait plaisir, c’est d’y venir avec un film au propos intéressant, avec une singularité dans l’approche du sujet. C’est séduisant d’aborder ces problèmes avec une tonalité qui n’est pas habituelle parce que le héros a 13 ans. S’il était plus âgé, le film serait devenu plus grave. Là, la fiction reste candide et permet à Mathieu de poser un regard décalé. Le point de vue de l’enfant est fantasmé et nous ne sommes plus dans la réalité. »
La sortie de « La vie en grand » est prévue pour la rentrée 2015.
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