Près de quatre-vingts personnes se sont retrouvées mardi 12 mai à Vénissieux devant les sièges des deux circonscriptions de l’inspection de l’Education nationale. Une manifestation organisée à l’initiative du SNUipp, avec le soutien des parents d’élèves, et des élus. Étaient en effet présents les adjoints au maire et/ou conseillers métropolitains Saliha Prudhomme-Latour, Pierre-Alain Millet et Marie-Christine Burricand. Retenues par le Conseil municipal d’enfants, qui se tenait au même moment à l’hôtel de ville, le maire Michèle Picard et son adjointe à l’éducation Véronique Callut ont également apporté leur soutien aux enseignants et aux parents.
Placardées sur les murs de l’inspection, des affiches explicitaient les nombreuses difficultés rencontrées dans les écoles primaires du fait du manque de professeurs remplaçants. Exemples : “A Parilly le 6 mai, accueil des enfants de la grande section de maternelle à 8h30. Départ de la remplaçante à 9h30. Inadmissible pour les enfants”. Ou encore : « A Gabriel-Péri : 31 par classe. Où est passée l’éducation prioritaire ? 42 jours sans remplaçant”; « A Parilly : 74 élèves sans enseignant pendant une semaine en avril. 14e remplaçante depuis deux mois en petite et grande sections”.
“Au-delà de la question des remplacements, soulignait cependant Bernard Curtet, le directeur du groupe scolaire Jean-Moulin, il s’agit d’avoir davantage de moyens. Alors que presque toutes les écoles de Vénissieux sont classés en REP ou REP+, nous n’avons pas les moyens de faire notre métier. C’est-à-dire de donner à tous les enfants vivant dans nos quartiers populaires une chance de réussir. Quelle image donne-t-on aux familles quand on leur demande de garder leurs enfants ? Nos élèves sont démotivés, les enseignants sont découragés ! L’Etat ne fait pas son boulot et François Hollande n’a pas tenu ses promesses.”
Les parents, eux aussi, exprimaient leur ras-le-bol. Comme Mme Choukri, maman d’enfants scolarisés à Charles-Perrault : “La maîtresse de moyenne section est absente depuis un mois. Son arrêt a été prolongé jusqu’au 2 juin. Moi, je travaille : je suis donc obligée de prendre une nounou. Nos enfants sont dispatchés dans les autres classes… Ce n’est pas une solution. Nous voulons des remplaçants. L’école maternelle est importante pour les enfants. Et ces absences les déstabilisent.”
Les portes de l’inspection de l’Education nationale étant restées closes —une délégation avait pourtant demandé à être reçue— enseignants et parents se sont promis de se retrouver devant l’inspection académique du Rhône si la situation n’évoluait pas.