Début janvier, le personnel et les agriculteurs des Grandes Terres — ce plateau agricole de 450 hectares partagé entre Vénissieux, Feyzin et Corbas — étaient mis devant le fait accompli : le syndicat intercommunal en charge de la gestion du site était dissous par le préfet du Rhône, dans le cadre de la mise en place de la Métropole de Lyon et de la clause de compétence générale dont elle est dotée. Sans que la nouvelle collectivité ne soit prête à prendre le relais.
“Les Grandes Terres naviguent sans capitaine, déplorait encore la semaine dernière Jean-Maurice Gautin, adjoint au maire de Vénissieux qui assurait la présidence du syndicat jusqu’au 31 décembre. Plus personne ne s’occupe officiellement de l’entretien. Il n’y a plus d’employés. Les animations sont mises en pause. Bref, depuis quatre mois, c’est la bérézina.” Les choses commencent cependant à bouger. Le Grand Lyon vient en effet de déléguer à Feyzin la gestion du site. La ville doit pour cela récupérer le financement des autres communes : “Cela a été décidé pendant l’absence des élus de Vénissieux* », regrette Jean-Maurice Gautin, qui avoue sa déception : « Notre implication pour les Grandes Terres était totale. Nous aurions tout à fait accepté, voire préféré, continuer à assurer leur gestion.”
Remettre les chemins en état
Avant la dissolution du syndicat intercommunal, l’entretien des chemins, le ramassage des ordures et la taille des haies étaient assurés par les agriculteurs eux-mêmes, qui facturaient ensuite la prestation. La nouvelle organisation ne devrait pas beaucoup changer ce mode de fonctionnement : “Nous avons rencontré Yves Blein le 30 avril, explique Louis Garin, agriculteur et membre fondateur du syndicat intercommunal des Grandes Terres. Le maire nous a confirmé que Feyzin récupérait la gestion et le financement du fonctionnement du plateau. Comme avant, les agriculteurs s’occuperont de la taille des haies, de la fauche et de l’entretien des chemins. Les ordures aux abords des Grandes Terres devraient être ramassées par les services de la voirie. À l’intérieur, les agriculteurs prendraient le relais.”
Concernant la surveillance du site, auparavant assurée (“cahin-caha” selon les agriculteurs) par l’Office national des forêts, la compétence devrait revenir en priorité à la police nationale, à la gendarmerie, puis aux polices municipales des villes. Quant aux tâches qu’effectuaient les trois anciens salariés de la structure, elles doivent être assurées par des agents municipaux de Feyzin : “Tout cela doit encore être travaillé et formalisé avant fin juin, précise Louis Garin. L’entretien du site va reprendre dans quelques semaines. Sans attendre, les animations scolaires et pédagogiques prévues d’ici au mois de juin pourront être organisées. Ensuite, une nouvelle programmation sera mise en place.”
Cette organisation mettra donc fin à des mois de flou total concernant l’avenir du site, dernier grand espace nature à la pointe sud de l’agglomération lyonnaise. Une période de flottement qui aura laissé des traces. “Ce passage sous la compétence de la Métropole n’a pas été bien préparé, regrette Louis Garin. Tout s’est arrêté du jour au lendemain. Les chemins se sont dégradés. Nous espérons que la nouvelle organisation sera aussi efficace que la précédente, et tout autant respectueuse des Grandes Terres et de ce qu’elles représentent pour le sud-est de Lyon.”
* On se souvient que pendant la période qui a suivi l’annulation des élections municipales de 2014, et en attendant le nouveau scrutin, la ville de Vénissieux a été gérée par une délégation spéciale.
Xavier Chauviere
14 novembre 2018 à 21 h 51 min
Bonjour,justement à propos du respect des grandes terres je voulais juste prévenir que dans le terrain de la grande maison au bout de la route des grandes terres .les propriétaires confondent terrain et déchèterie et cela dure depuis longtemps. Catastrophe pour la nappe phréatique.