Sale temps pour l’emploi dans le secteur du transport routier. Après les Mory, et peut-être bientôt les Dentressangle à la suite du rachat de l’entreprise par une société américaine, c’est au tour des salariés de Gefco de craindre pour leur emploi. Le transporteur, ancienne filiale du groupe PSA passée sous le contrôle des chemins de fer russes (RZD) en 2012, veut supprimer 480 postes, soit plus de 10 % de ses effectifs. Le site vénissian, situé chemin du Charbonnier, paiera son tribut avec la perte de 28 emplois.
L’information a été confirmée par la direction le 16 avril lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire. Le lendemain, plusieurs plateformes étaient en grève, dont celle de Vénissieux. “Un mouvement d’avertissement, précise Séverine Laurent, délégué Force ouvrière. On peut à la limite entendre les arguments sur la crise que traverse le secteur français de la messagerie, mais on ne peut pas accepter les propositions qui nous sont faites sur les mesures d’accompagnement des personnes qui perdront leur emploi. La direction ne veut pas donner plus que la prime légale. Si elle s’entête, la grève repartira et le mouvement se durcira.”
Les salariés sont d’autant plus déterminés que leur employeur n’est pas en si mauvaise posture qu’il le dit. L’activité messagerie est certes en baisse mais les comptes sont au vert. Pour preuve, les salariés ont vu leur dernière prime d’intéressement et de participation doublée d’une année sur l’autre. “La société est en bonne santé, elle fait des bénéfices, souligne la déléguée syndicale, mais pas autant qu’elle le souhaiterait. On nous explique que les licenciements font partie d’une stratégie visant à réduire les coûts pour anticiper les difficultés à venir. Mais nous avons davantage le sentiment d’être face à des licenciements boursiers qui n’ont pour objectif que de verser de plus gros dividendes aux actionnaires.”
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