Effervescence mercredi après-midi dans le local de campagne de Christophe Girard. La presse lyonnaise, noyée parmi les militants, est au grand complet pour entendre des “révélations sur les scandales inédits qui surgissent dans cette campagne”. Avec un ton outragé, le candidat de la droite annonce qu’il détient des preuves sur une nouvelle affaire de faux candidats. Selon lui, le FN aurait reproduit les pratiques de la liste identitaire de M. Benedetti, qui avaient conduit à l’annulation du scrutin de mars 2014. Il affirme détenir les preuves que “trois personnes sont candidates sans l’avoir voulu”. Et ajoute avoir “déposé une plainte auprès du procureur de la République pour fraude électorale, faux en écriture, usurpation d’identité et abus de faiblesse”. Il précise également avoir écrit au Premier ministre, Manuel Valls, pour lui demander de déférer l’élection municipale au Tribunal administratif ; et à Marine Le Pen pour qu’elle “désavoue le comportement frauduleux de sa tête de liste à Vénissieux”. De surcroît, il dénonce des “suspicions sérieuses sur une collusion entre le FN et le parti communiste”.
Ces déclarations fracassantes interviennent 48 heures après une tentative de fusion avec la liste PS de Lotfi Ben Khelifa, dans l’optique du second tour. Tentative qui s’est soldée par un échec.
Le Front national a immédiatement réagi. Sa tête de liste, Damien Monchau, nie tout en bloc. Il indique que les trois candidats visés ont adhéré à la liste FN en toute connaissance de cause et qu’il détient les pièces administratives le prouvant. Au contraire, c’est Christophe Girard qui s’est rendu coupable de procédés illégaux, affirme-t-il, en envoyant quatre membres de son staff faire pression sur ces personnes afin qu’elles se ravisent. Christophe Boudot, le secrétaire départemental du FN, parle de “méthodes odieuses” et se “réserve le droit de demander réparation en justice”.
Le secrétaire de la section de Vénissieux du PCF, Serge Truscello, a également annoncé qu’une plainte sera déposée : “Le mauvais perdant Christophe Girard, dans ce qui ressemble à une stratégie du désespoir, fait feu de tout bois. Il accuse les communistes d’avoir favorisé la constitution d’une liste FN, alors que c’est lui qui fait la chasse aux électeurs d’extrême droite. Nous ne pouvons accepter ces propos diffamatoires.”
La tête de liste socialiste Lotfi Ben Khelifa a aussi réagi aux graves accusations portées par Christophe Girard. “Ce n’est pas en jouant les revanchards qu’on va redonner ses lettres de noblesse à la politique ou faire en sorte que les abstentionnistes reviennent voter”, a-t-il déclaré à nos confrères de France 3.
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