Une répétition de chorale, cela commence par des génuflexions, des extensions, des étirements, des bâillements simulés à s’en décrocher la mâchoire, des massages stimulants du crâne chevelu et du visage. Le non averti qui entrerait là pourrait croire être tombé dans une réunion de la gym volontaire.
Ce jeudi soir, dans la grande salle du centre social de Parilly, l’ensemble vocal Le Parellier est au complet. Une soixantaine de femmes et d’hommes — surtout des femmes — qui se retrouvent une fois par semaine pour donner de la voix. Cela fait trente ans que ça dure. L’anniversaire sera fêté le 14 mars à la salle Irène-Joliot-Curie. Le compte à rebours est enclenché et le jeune chef de chœur, Loïc Cousin, ne ménage pas ses troupes, un tantinet plus âgées. Après l’échauffement physique vient l’échauffement vocal.
“Pa-pi-pa-pi-pa-pi-paaa…”
“Non, pas comme ça, plus linéaire, plus progressif. On reprend : ma-mi-ma-mi-ma-mi-maaa…”
“On n’est pas des professionnels, glisse, mi-amusée mi-concentrée, Nicole Oudin, membre de la chorale depuis sa création, avec son mari Bernard. Il faut reconnaître que la note n’est pas toujours juste, mais on ne se débrouille pas trop mal. L’important, c’est le plaisir de chanter. Ici, on accueille tout le monde, il n’y a pas de sélection, c’est une chorale ouverte, cela reste bon enfant.”
Cet esprit perdure depuis les origines. Depuis 1985. Le chef de chœur était alors le chanteur et poète lyonnais André Bonhomme. Le chant se faisait à l’unisson et exceptionnellement à deux voix. Aujourd’hui la chorale fonctionne avec quatre pupitres, autrement dit quatre groupes de voix qui se différencient par leur tessiture : soprano, alto, ténor et basse. Le répertoire s’est étoffé : classique, contemporain, folklorique, et même régulièrement des chants en langue étrangère. Chaque fin de saison, traditionnellement, Le Parellier donne un concert à l’église de Parilly au profit d’une association œuvrant pour le bien-être de personnes malades ou souffrant de handicaps graves. La chorale se produit également à l’extérieur de Vénissieux, à l’invitation d’autres ensembles vocaux. Le plus beau déplacement reste cette semaine passée en Russie, à Saint-Pétersbourg, en juillet 2001.
Mais le cœur d’activité du chœur reste la répétition hebdomadaire du jeudi. Se retrouver, échanger, rire et surtout, surtout, chanter. Nicole Oudin le confie : “Je ne pourrai plus vivre sans chanter. Ici tout le monde vous le dira, quand on chante on laisse les soucis à la porte, c’est comme une thérapie. Après une séance on se sent vidé, comme après avoir fait du sport.”
En ce moment pourtant, c’est plutôt le stress qui prédomine. Le 30e anniversaire approche et comme toujours en pareil cas la pression monte. Mille et un détails restent à régler. 370 personnes se sont d’ores et déjà inscrits. “Tout l’après-midi, des chants et des animations vont se succéder. Nous accueillerons notamment le quartet vocal parodique Tagadatsing et le groupe de notre premier chef de chœur, André Bonhomme. On va faire une belle fête”, promet Nicole Oudin.
Les 30 ans de l’ensemble vocal Le Parellier. Le samedi 14 mars, à la salle Irène-Joliot-Curie, de 14 heures à 19h30.
Invitation gratuite à retirer au centre social de Parilly – 27 bis, avenue Jules-Guesde. Tél : 04 78 76 41 48.
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