Une nouvelle ligne de produits réfractaires utilisés dans les fours verriers a été inaugurée ce vendredi 30 janvier dans l’usine historique — installée rue de l’Industrie à Vénissieux depuis 1896 ! — de Savoie Réfractaires. Une installation “moderne, bien dans son époque et correspondant à l’air du temps” assure la direction du groupe Saint-Gobain, à laquelle appartient le site. De nombreux partenaires économiques ainsi que Michèle Picard, le maire de Vénissieux, et Djil Ben Mabrouk (adjoint en charge du développement économique et de l’emploi) ont assisté à l’inauguration du processus.
L’objectif de cette nouvelle installation ? Redonner vie à des produits contaminés. Savoie Réfractaires va en effet pouvoir recycler les revêtements en céramique usagés des fours de l’industrie verrière. En fin de vie, ces derniers sont contaminés par du chrome 6, une matière dangereuse. Ce processus permettra aux clients de Savoie Réfractaires de se débarrasser de ces déchets.
Concrètement, les revêtements usagés seront tout d’abord emmenés à Bollène (84). Là, ils seront décontaminés et réduits en poudre. Transportée à Vénissieux en fûts, cette poudre sera compactée en grains, lesquels seront transformés en volumes rectangulaires. De quoi entamer un nouveau cycle de vie, une fois ces “briques” installées dans un four qui chauffera du sable à 1 500°C afin de produire du verre.
Le groupe Saint-Gobain a investi plus de 4 millions d’euros pour cette nouvelle fabrication, qui aboutit à la création de deux nouvelles références, Hool 30 et Hool 50. “Le procédé fait l’objet de trois brevets, explique Cyril Linnot, responsable du projet. Il nous a incités à réhabiliter l’ancien atelier de notre site de Vénissieux, qui servait de bâtiment de stockage et de broyage. Nous avons tout refait. Il a fallu dépolluer les sols, désamianter, renforcer les murs et la toiture… Ce qui n’était pas forcément prévu, mais nous sommes fiers du résultat. D’autant que pour nos employés (ils sont environ 120 sur le site, N.D.L.R.), le travail est aisé : toutes les charges de plus de 3 kg sont manipulées par des machines ou des outils, et les expositions aux poussières sont comparables à celles que l’on peut subir dans des bureaux.”
“Cet investissement est porteur de grands espoirs pour notre activité, s’est félicité Guillaume Texier (Saint-Gobain). Nous disposons des solutions les plus abouties. Ici, nous traitons de manière responsable un problème écologique. Installer ce processus à Vénissieux constituait un choix fort. Il y a ici une véritable connaissance des produits, un savoir-faire historique et une volonté de travailler que nous avons souhaité mettre en lumière. Cette nouvelle ligne de production va, j’en suis convaincu, nous permettre de créer l’écart avec la concurrence.”
Michèle Picard ne cachait pas sa satisfaction de voir l’usine, qui a connu des difficultés ces dernières années, se relancer ainsi à Vénissieux. “Une ville, c’est un tout. C’est un cadre, des habitants, des acteurs économiques. Et lorsque ces derniers investissent dans une production locale, le maire que je suis ne peut qu’être satisfait.”
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