Protestant contre « l’austérité imposée aux communes« , quelque deux cents personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de ville de Vénissieux, jeudi 22 janvier. C’est à l’initiative de l’Association nationale des élus communistes et républicains, que se déroulait cette journée. Mais l’inquiétude va bien au-delà de ses rangs, rappelait le maire. Et de citer François Baroin, le nouveau président (UMP) de l’Association des Maires de France, qui déclarait en novembre devant le congrès : « L’annonce d’une baisse sans précédent des dotations de l’Etat va produire un effet de souffle dont nous n’avons pas fini de mesurer la portée et les conséquences. »
Et comment en serait-il autrement quand les communes (« ciment de notre République », selon les termes de Michèle Picard) s’apprêtent à « rendre » au budget de l’Etat 11 milliards d’ici à 2017 ? On imagine les cascades de conséquences notamment sur le lien social, sur l’investissement public et sur l’emploi. Pour Vénissieux, la perte atteindra 7 millions en 2017, soit une année et demie de maintenance de tout le patrimoine municipal ou la moitié de la construction d’un groupe scolaire. Les ricochets de l’austérité se retrouvent évidemment à la Métropole : équipements ajournés ou enterrés, missions de proximité rognées. Premières conséquences, c’est la baisse de 15 % de l’enveloppe des travaux de voirie du Grand Lyon pour Vénissieux en 2015, ou la mise en veille du projet de Pré fabrique Opéra. Et l’augmentation de 5% des impôts, que la Métropole doit voter lundi.
« La mobilisation des maires a déjà permis de rendre pérenne le fonds de soutien pour la mise en place des rythmes scolaires. Ensemble, nous devons défendre l’intérêt de notre ville et de ses habitants. C’est l’affaire de tous », insistait le maire.
La commune est un maillon essentiel, développait ensuite Denis Guillet, cadre et syndicaliste à la Ville de Vénissieux (SADTV). « Nous devons répondre aux besoins humains et arrêter de répondre à ceux de la finance », assurait-il, rejoint dans ses propos par Monique Dauphin, au nom de Lutte ouvrière, rappelant les milliards attribués au patronat dans le cadre du pacte dit « de responsabilité ». Serge Truscello (PCF) estimait pour sa part que le but ultime retenu est de « rayer à terme les communes comme point d’appui et de proximité pour les habitants ». Enfin Monique Bornu, pour le Mouvement de la paix, montrait en particulier l’utilité de s’appuyer sur des élus de proximité, à l’écoute du mouvement associatif, pour développer ses actions.
Installée sur le parvis, une urne s’est remplie de plusieurs dizaines de pétitions.