Ce 17 décembre en milieu d’après-midi et en début de soirée, deux fresques ont été inaugurées à Vénissieux… toutes deux, hélas, sous une pluie battante.
La première fresque a pris place sur le mur en face de la Maison de l’enfance Joliot-Curie, autoportraits peints par les enfants avec l’aide du street artist Don Mateo. Et la seconde sur deux pignons d’immeubles de la Sacoviv, à l’angle de la rue Paul-Bert et du boulevard Ambroise-Croizat. Réalisée par CitéCréation, elle évoque le passé rosiériste de la ville.
Tout aurait été parfait si une pluie diluvienne ne s’était mise à tomber en début d’après-midi.
À Joliot-Curie, une grande bâche gorgée d’eau était fixée au-dessus de la fresque, la cachant à moitié, tandis que les enfants et leurs parents attendaient patiemment en face, abrités sous un préau. Le temps rapide de la photo, Don Mateo et les animateurs de la Maison de l’enfance ont enlevé l’abri précaire et appelé les artistes en herbe pour qu’ils posent devant leurs portraits. Puis, tout le monde s’est réfugié à l’intérieur du bâtiment pour suivre un spectacle de hip-hop donné par les plus grands.
Un peu plus tard, c’est la fresque des roses qui est inaugurée rue Paul-Bert, sous le même déluge. Les parapluies se replient rapidement pour filer à l’hôtel de ville où les différents partenaires vont prendre la parole.
« Cette fresque sera un signal pour la ville », commence Pierre-Alain Millet devant un parterre d’élus, d’amateurs de fleurs et de représentants des entreprises mécènes. Président de la Sacoviv et adjoint au logement, au développement durable et aux énergies, il a été aussi, dans le précédent mandat, celui au cadre de vie qui a suivi le projet. « C’est une histoire qui a commencé il y a trois ans, poursuit-il, avec le soutien de deux associations, Viniciacum et Roses anciennes en France, et le financement de diverses entreprises. »
Le passé rosiériste de la ville étant honoré, plus particulièrement à travers la personne de Joseph Pernet-Ducher, l’inventeur de la rose jaune, il était normal que son arrière-petit neveu, Fabien Ducher, soit présent.
« Nous sommes rosiéristes depuis six générations. Depuis plusieurs années, nous recherchons de vieilles variétés de roses créées à Vénissieux afin de les réintroduire dans la ville. C’est ainsi qu’avec le service municipal des espaces verts, nous en avons planté à l’ancien cimetière et au square Pernet-Ducher, à Parilly. Pernet-Ducher est souvent réduit à l’invention de la rose jaune. Mais plus j’avance dans mes recherches et plus je m’aperçois que c’est lui qui a inventé la rose moderne, telle qu’on la connaît aujourd’hui. Cette rose-là est née à Vénissieux. Les Anglais appelaient d’ailleurs mon ancêtre « le magicien » et c’est ainsi qu’il est représenté sur la fresque. »
Chef de projet à CitéCréation, leader mondial des murs peints, Lionel Toutain Rosec parle de la fierté que les Vénissians pourront ressentir face à la renommée des rosiéristes. « Avec cette œuvre, on contribuera sûrement à rappeler aux habitants qu’ils sont sur une terre magnifique. Pernet-Ducher est arrivé jeune à Vénissieux et, au bas de la fresque, treize petites vignettes mettent en valeur ses créations les plus connues et celles d’autres familles de rosiéristes, toutes nées à Vénissieux. Nous avons voulu symboliquement mettre l’accent sur le Soleil d’or, la rose la plus connue de Pernet-Ducher, et sur sa transformation : sur la fresque, ses pétales se décrochent et se métamorphosent en ibis, oiseau voyageur. Ce qui est né ici a voyagé à travers le monde. »
Cette « respiration au cœur d’un espace urbain », souligne le maire Michèle Picard, va, comme toute œuvre d’art, tirer un trait d’union « entre le passé et le maintenant, favorisant le sentiment d’appartenance à la mémoire collective. Cette fresque en est l’illustration ».
Le congrès mondial des sociétés de roses se tiendra à Lyon du 27 mai au 1er juin 2015. « En provenance de quarante pays, poursuit le maire, des centaines de congressistes (…) viendront découvrir cette fresque, ainsi qu’un pan de l’histoire vénissiane et de notre contribution horticole. »
Peix
14 janvier 2015 à 17 h 52 min
jolies fresques , mais domage que les rues soient si mal balayées DANS TOUTES LA VILLE