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Les élections dans les conseils de quartier ne font pas le buzz

La participation d’un millier d’habitants aux assemblées des conseils de quartier et la forte augmentation du nombre de candidats aux postes de délégués n’a pas enrayé la chute de la participation au vote. 1040 Vénissians seulement ont élu leurs délégués.

Pour inciter les Vénissians à élire leurs délégués dans les conseils de quartier, la logistique était conséquente. Ils ont d’abord pu voter au cours des treize assemblées générales. Pendant ces deux mois, trois bureaux permanents ont été ouverts. Enfin, samedi 6 décembre, quatorze lieux de vote étaient proposés. Mais, malgré les efforts déployés, on a tout juste passé la barre des mille votants. Précisons d’ailleurs que si 106 postes de délégués étaient à pourvoir, il n’y a eu que 104 élus, puisqu’il manquait deux candidat(e)s à l’appel, l’un dans le quartier Joliot-Curie, l’autre à Charles-Perrault.

Entre octobre et novembre, les assemblées générales des conseils de quartier ont pourtant réuni un millier de personnes. Et le nombre de candidats (165) était en forte augmentation par rapport à 2011 : + 40%. Il faut croire que cela ne suffit pas. Et comment en serait-il autrement quand, au même moment dans l’Aube, on compte 75% d’abstention à une élection législative partielle ? Vénissieux avec son élection sans autre enjeu que la démocratie de proximité, ne fait pas plus le printemps de la mobilisation électorale et citoyenne que Troyes.

Pour cette sixième élection dans les conseils de quartier, la tendance baissière s’est donc confirmée. Alors que l’on était parti en 2002 de 2 969 votants, la chute a commencé dès l’élection suivante, en 2004, et s’est poursuivie en 2007, en 2009, en 2011.. Et encore en 2014.
Samedi, au moment du dépouillement des bulletins dans les quatorze bureaux ouverts sur la ville, on n’a compté en effet que 1040 votants, dont 1024 suffrages exprimés et 16 nuls. La moitié environ de ces bulletins de vote avaient été déposés lors des assemblées générales, entre octobre et novembre. Autant dire que cela ne fait pas lourd, ramené au nombre d’électeurs potentiels, puisque le suffrage était ouvert à tous les habitants de 18 ans et plus, sans condition de nationalité.

Un quartier de Vénissieux s’est pourtant plus mobilisé que les autres : le Moulin-à-Vent, où l’on a enregistré 203 votants, suivi du Centre (121 votants). Est-ce lié à la compétition ? Les candidats étaient ici bien plus nombreux que le nombre de postes à pourvoir : respectivement 21 et 18, pour 10 élus. Mais alors que l’on comptait également beaucoup de candidats dans plusieurs quartiers des Minguettes (15 à Saint-Exupéry, 18 à Jean-Moulin/Henri-Wallon) ou encore à Charréard/Max-Barel (14), on n’y a pas passé la barre des 100 votants.
Dans deux quartiers, il y avait moins de candidats que de postes à pourvoir. C’est dire s’il n’y avait là aucun enjeu. Et si, à Charles-Perrault on n’a compté en tout et pour tout que 9 votants (…), 50 personnes se sont quand même déplacées à Joliot-Curie.

Proclamant les résultats, samedi soir à l’hôtel de ville, le maire insistait sur la volonté de l’équipe qu’elle dirige de « recréer une véritable dynamique démocratique ». « Redonner la parole aux habitants, leur donner l’envie de s’investir dans la chose publique, tels sont les objectifs des conseils de quartier », assurait Michèle Picard aux nouveaux élus. Mais comment analyse-t-elle cette baisse continue de participation au scrutin ? Ce taux d’abstention peut-il conduire la majorité municipale à d’autres choix, la prochaine fois  ? Comment faire pour ne pas laisser sur le chemin des candidats désireux de s’investir, qui n’ont pas été élus ? Ce sont les questions que nous lui avons posées.

 

Questions à Michèle Picard, maire de Vénissieux


– Êtes-vous déçue par cette très faible participation au vote ?
– « Bien sûr, on aurait préféré que beaucoup plus d’habitants viennent voter. Mais cette baisse est dans la logique des taux d’abstention que l’on enregistre pour tous les scrutins, y compris dans des élections à enjeu, qu’elles soient nationales ou locales. »

– Quelles conséquences en tirez-vous ?
– « Laissez-nous le temps de la réflexion ! Évidemment, on va  repenser l’organisation. Faut-il plus aller vers les gens ? Conjuguer vote par correspondance, vote électronique ?
« Ça aurait sans doute aussi valu le coup que dans chaque assemblée générale, les candidats et candidates se présentent, comme cela a été fait au conseil de quartier du Centre. Qu’ils et elles se rencontrent, rencontrent d’anciens délégués.
« On va discuter de tout cela au sein de la majorité municipale, et avec les trois adjoints délégués, tout nouveaux dans cette responsabilité puisqu’ils ne l’exercent que depuis avril. »

– Ce résultat ne semble donc pas vous conduire à remettre en cause l’élection des délégués au suffrage universel.
– « Faire voter et ouvrir le vote à tout le monde, c’est un défi difficile mais cela reste un choix politique fort de notre municipalité. Sinon, comment on fait ? On désigne les délégués ? Il ne faut pas croire que dans les villes où on laisse tout le monde prendre place autour de la table du conseil de quartier, tout marche comme sur des roulettes. Les délégués sont souvent moins investis qu’à Vénissieux, où ils sont officiellement élus. »

– Que faites-vous des candidats qui ne l’ont pas été ?
– « Ceux-là ne sont pas écartés ! Ils sont évidemment invités à s’impliquer dans leur quartier, à venir aux permanences du conseil. Mais ils ne sont pas élus. C’est une élection et comme dans toute élection, il faut mener campagne, ne rien laisser de côté. Mais je les remercie tous, nouveaux et anciens délégués, comme ceux qui n’ont pas été élus, pour leur volonté de s’investir pour le bien commun et le vivre ensemble. »

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