Le rituel est bien rodé. Depuis 2002, c’est la sixième fois que les Vénissians sont invités à élire leurs délégués de quartier au suffrage universel. Pour voter, pas besoin d’être inscrit sur les listes électorales de la Ville. Pas besoin non plus d’être Français ou membre de la Communauté européenne. Il suffit d’avoir au moins 18 ans et de pouvoir justifier de son adresse puisque samedi, on ne pourra voter que dans son quartier. Quatorze bureaux seront ouverts pour les treize conseils, le quartier Lévy/Renan/Moulin-à-Vent bénéficiant de deux bureaux en raison de son étendue.
Cette journée viendra clore la série des treize assemblées générales, débutées le 7 octobre au centre-ville et qui s’est conclue fin novembre à Max-Barel. Des assemblées fréquentées cette année encore par des centaines de Vénissians, et qui ont permis un vrai dialogue entre les participants : habitants, élus, techniciens et partenaires locaux, en particulier les représentants des bailleurs et de la police nationale. Un vrai dialogue, ce qui n’empêche pas que les échanges soient parfois vifs, et même très vifs.
Vénissieux est une des premières villes de France à avoir créé des conseils de quartier et ceux-ci ont fait leurs preuves depuis 1989. Il n’y a qu’à voir le nombre de délégués sortants qui se représentent cette année à l’élection en estimant que leur action a été utile et qu’ils souhaitent voir aboutir les projets lancés dans leurs quartiers, avec les président(e)s, les services municipaux, les partenaires. Même dans les difficultés, même quand il faut ramer pour que les dossiers avancent, et même quand ils n’avancent pas…
De Marcel à Aslaty, de Simone à Sinan
165 Vénissians se sont déclarés candidats, pour 108 postes à pourvoir. Deux quartiers seulement n’ont pas fait le plein. Mais dans la plupart, les candidats sont très nombreux. 21, par exemple, au Moulin-à-Vent, pour 10 délégués ! Ou 15 pour 6 postes à Saint-Exupéry. Précision : tous seront associés au travail des conseils.
L’envie de s’impliquer, d’être utile dans sa ville ne dépend ni du quartier ni de la pyramide des âges. Citons Marcel —84 ans— qui « souhaite agir avec les habitants des Minguettes » ou Simone qui, à 80 ans, « veut continuer à participer au développement de sa ville ». Aslaty est la plus jeune candidate : « Je souhaite faire changer ce qui ne va pas. Nous devons également venir en aide aux plus démunis afin qu’il n’y ait pas d’indifférence dans notre ville », explique la jeune femme de 19 ans. Laithe, 20 ans, « fervent défenseur de l’accompagnement de la jeunesse », veut porter une attention particulière aux initiatives associatives. Quant à Sinan, 20 ans lui aussi, il considère que ce serait « un honneur pour lui d’être élu dans le quartier qui l’a vu naître ».
Beaucoup de candidats clament d’ailleurs leur amour pour la Ville qu’ils habitent depuis 40, ou 50 ans pour certains. Mais les plus récents habitants ne sont pas en reste : eux aussi veulent « participer activement aux décisions », « faire bouger », « bâtir une ville où l’on se sent bien, pour nos enfants », « développer la solidarité », « promouvoir le développement durable »…
Ce sont des trésors d’énergie que ces candidats veulent mettre au service de leurs voisins. Reste à leur donner une vraie légitimité, en allant voter. En installant les délégués du mandat 2012-2014, le maire déclarait : « Si l’on ne s’empare pas des leviers de l’action démocratique, d’autres s’en chargeront à notre place mais pour défendre leurs propres intérêts ». L’avertissement est toujours d’actualité.
Les bureaux de vote permanents restent ouverts jusqu’à vendredi à l’hôtel de ville et dans les mairies de quartier du Moulin-à-Vent ou de Vénissy. On peut y voter, quel que soit son quartier, en présentant une pièce d’identité justifiant de son adresse à Vénissieux.
Samedi, les électeurs trouveront dans le bureau de leur quartier un bulletin de vote, comportant le nom et la photo des candidats : restera à cocher les noms des personnes qu’ils souhaitent retenir avant de glisser le bulletin dans l’urne.
Les résultats seront proclamés à l’hôtel de ville, samedi à l’issue des opérations de vote, c’est-à-dire aux alentours de 18 heures.