Plus de 90 % du personnel du lycée Jacques-Brel était en grève ce jeudi. Un mouvement de mécontentement prévu de longue date. “Cette grève ne remet aucunement en compte le travail de l’équipe de direction du lycée. Elle est un signal d’alarme, explique François Joslin du syndicat SNES. Depuis le début de l’année, nous avons dû subir des dysfonctionnements matériels et techniques liés à l’installation dans les nouveaux locaux. Nous constatons une multiplication inquiétante des incivilités et des actes de violence, à un niveau jamais vu. »
Le dernier en date : une altercation entre deux élèves, mercredi matin, qui aurait pu avoir une issue dramatique. L’un des deux lycéens était en effet muni d’un couteau. « Si les adultes n’avaient pas été là, il y aurait eu un drame”, assurent les enseignants. L’agresseur s’est présenté spontanément au commissariat. Il est actuellement en garde à vue. “Ce grave incident a convaincu les derniers personnels indécis à suivre le mouvement”, souligne François Joslin.
Enseignant depuis seize ans à Jacques-Brel, le délégué du SNES ne se souvient pas avoir connu un tel climat de tension dans l’établissement. “Les effectifs ont augmenté mais pas les moyens. Nous avons envoyé des pétitions au rectorat. Son secrétaire général nous a reçus il y a quelque temps mais il s’est caché derrière le fait qu’il n’y avait pas de budget. Notre tutelle a une vision strictement comptable de la situation du lycée. Nous revendiquons une vision humaine, la seule à pouvoir garantir l’égalité des chances. Les enfants de Vénissieux doivent avoir les mêmes chances de réussite. Mais pour cela, ils ont besoin de plus de moyens. »
Précisément, les grévistes demandent le classement du lycée en REP+, l’embauche rapide d’agents permettant un allégement de la charge de travail et d’au moins un assistant d’éducation.
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