À l’appel d’une intersyndicale (CGT-UGICT-CFDT-SUD), quelque 500 salariés de l’établissement Renault Trucks de Lyon ont débrayé mercredi, à Vénissieux et Saint-Priest, pour peser sur les négociations engagées concernant une nouvelle organisation du temps de travail. Sans succès. La réunion prévue dans la matinée a en effet tourné court, la direction refusant, selon les syndicats, de poursuivre les discussions. Pire : Renault Trucks a décidé unilatéralement de dénoncer l’accord sur le temps de travail conclu en 1999 et de revenir aux modalités de l’accord de branche de la métallurgie qui prévalait antérieurement.
« L’accord de branche est légèrement meilleur que ce que veut nous imposer la direction, souligne Frédéric Panetié, délégué du syndicat CGT. Mais pour les salariés il s’agit dans tous les cas d’un recul social.»
Depuis 1999, les salariés du constructeur de poids lourds travaillent en moyenne 35 heures par semaine avec une journée de RTT toutes les trois semaines. Pour améliorer la compétitivité, la direction souhaite passer à une modulation annualisée du temps de travail avec des périodes de neuf à douze semaines. Et à introduire de nouvelles dispositions de flexibilité comme «l’overtime », qui permettent de rallonger les journées sans délai de prévenance en fonction des impératifs de production.
« En gros, tu sais quand tu arrives mais tu ne sais pas quand tu rentres chez toi, s’étrangle le délégué CGT. C’est un retour au servage. Ce qui choque le plus les salariés, c’est le caractère obligatoire de ces heures supplémentaires, alors que par définition on ne travaille davantage que si l’on est volontaire pour le faire. »
Si la CGT dénonce en bloc ces propositions, la CFDT était prête à négocier un accord assorti de contreparties financières pour les salariés. Mais la direction a renvoyé tous les syndicats dans les cordes en décidant de revenir à l’accord de branche de 1998, qui devrait s’imposer à partir du mois d’avril 2015.
Les syndicats n’entendent toutefois pas relâcher la pression. « Nous allons poursuivre la mobilisation, assure Frédéric Panetié. Il est incohérent de chercher à augmenter la durée du temps de travail alors que nos usines ont encore recours au chômage partiel. Le mouvement de mercredi a touché tous les sites. Sur l’ensemble du groupe, nous étions entre 1500 et 2000 grévistes. »
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