La Mission régionale d’information sur l’exclusion a récemment présenté son rapport biennal. Une somme de 330 pages sur la pauvreté et la précarité en Rhône-Alpes, très dense en chiffres et analyses. Que faut-il en retenir en substance ? D’abord que le nombre de pauvres semble en voie de stabilisation, après plusieurs années de forte hausse due à la crise économique. En 2011, 779 000 personnes, soit 12,4 % de la population, vivaient en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 977 euros par mois.
Stabilisation, mais dans le même temps aggravation de la précarité. La part de la population percevant des minima sociaux est effectivement en constante augmentation. En 2013, 280 000 habitants étaient concernés, mais probablement deux fois plus en ajoutant les conjoints et enfants à charge. Ces personnes-là vivent avec des revenus se situant entre 400 et 800 euros par mois.
Tout indique que la pauvreté s’aggrave et s’enkyste. Et que l’écart s’accroît avec les catégories plus aisées (ou moins défavorisées, c’est selon). Cité par la MRIE, Denis Clerc, économiste et fondateur de la revue Alternatives économiques, observe que l’affirmation selon laquelle les pauvres deviennent plus pauvres et les riches plus riches, est devenue une réalité incontestable.
Cette évolution se constate même à l’échelle communale. Et les inégalités mesurées sur les territoires abritant des quartiers classés “Politique de la ville” sont encore plus frappantes. C’est ce qu’a démontré l’observatoire partenarial de la cohésion sociale et territoriale, dans une analyse détaillée des revenus entre 2002 et 2009. À Vaulx-en-Velin, “les niveaux de revenus ont augmenté sensiblement pour toutes les franges de la population, excepté pour les 10 % les plus modestes.” À Vénissieux, le constat est encore plus alarmant avec une diminution de revenus constatée pour tous les ménages, sauf pour les 20 % les plus riches.
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