L’ouverture du lycée polyvalent Jacques-Brel, la crèche Musicaline bientôt inaugurée après avoir été réhabilitée et agrandie, ou l’arrivée en début d’année prochaine des laboratoires Carso sont au nombre des bonnes nouvelles vénissianes que Michèle Picard a détaillées à l’occasion de sa rentrée politique, le 12 septembre. Le maire était accompagnée au club de la presse de Lyon par plusieurs élus de sa majorité ; une majorité qu’elle a remerciée pour « son énergie et son implication sans faille ».
On sait que le tribunal administratif doit étudier le 23 septembre les recours faits par le préfet Carenco (contre l’élection des deux élus d’extrême droite) et par l’élu d’opposition Christophe Girard. Mais Michèle Picard s’est refusée à tout commentaire, préférant mettre en valeur une équipe municipale « qui met du cœur à l’ouvrage ». Et de citer par exemple le travail engagé pour aller vers une charte de coopération avec les entreprises locales, qui devrait contribuer à réduire le chômage des jeunes Vénissians. Ou bien celui qui a abouti à la mise en place des nouveaux rythmes scolaires, dans le respect de la réforme et de son objectif d’alléger la journée des enfants. Alors que certaines villes ont confondu périscolaire et garderie, Vénissieux —assure le maire— a fait le choix de proposer « des activités de qualité, d’éveil, de connaissances et d’accompagnement ». Et a mis des moyens conséquents (1 million d’euros) pour accueillir le millier d’écoliers supplémentaires qui y sont inscrits : « Dix animateurs référents ont été embauchés, ainsi que douze personnes en emploi d’avenir et entre 60 et 80 vacataires supplémentaires ».
L’austérité, une impasse
Voilà donc quelques raisons de se réjouir. Mais on a eu beau chercher dans les propos du maire, ce matin-là, on n’en a pas trouvé beaucoup d’autres si ce n’est cette volonté de faire vivre la démocratie locale en organisant cet automne l’élection de délégués dans les conseils de quartier, et celle de conseillers municipaux enfants dans les écoles.
Commençant son tour d’horizon par l’actualité internationale, Michèle Picard s’inquiète de voir « un monde sous tension, des conflits qui se radicalisent, une spirale de la violence ». Au Proche Orient notamment, elle estime nécessaire pour que vienne la paix, de « reconnaître un état palestinien autonome, indépendant, tout en garantissant la sécurité du territoire israélien ».
Venant ensuite à la situation en France et en Europe, elle déclinait le mot « impasse » : « impasse des politiques d’austérité, impasse économique, budgétaire, impasse d’un pouvoir qui cède tout au patronat, impasse et confusion dans l’esprit des Français qui, à force de subir les mêmes politiques, s’éloignent des urnes, ne font plus de différence entre gauche et droite, et se jettent dans les bras des populistes et de l’extrême-droite ».
« François Hollande a fait le choix du libéralisme destructeur, dénonce Michèle Picard. Celui-là même qu’il fustigeait en 2012 (…). Mais les politiques libérales et d’austérité étouffent les populations, les salariés, les fonctionnaires, frappent les plus démunis, fragilisent encore plus les PME. Je m’y oppose frontalement et j’invite les citoyens, les progressistes et les Vénissians à s’emparer de ce débat. »
D’ici à 2017, la traduction de cette politique d’austérité dans les collectivités, ce sera une baisse de 11 milliards des dotations de l’État. Pour Vénissieux, rappelle le maire, la perte sera de 7 millions. Quant au Grand Lyon : son président Gérard Collomb estime que le budget sera amputé de 140 millions entre 2011 et 2017. D’où cette question : « Que vont devenir les grands projets structurants ? »
Métropole et partage des compétences
Au 1er janvier 2015, le Grand Lyon va céder la place à la Métropole de Lyon, qui exercera alors toutes les compétences actuelles du Grand Lyon additionnés de celles du département, et complétées par d’autres, venues des communes. « Mais quelles compétences, et avec quels moyens ? »
Même si la loi prévoit le vote d’un « pacte de cohérence métropolitain » d’ici à juillet 2015, un choc se prépare et le maire de Vénissieux continue à s’indigner qu’il n’y ait eu concertation au préalable ni des populations ni des élus. « Que l’on procède à la mutualisation intelligente de certaines compétences, je ne suis pas contre, mais je m’oppose à toute tentative de dévitalisation de la commune« , poursuit le maire. Et d’assurer : « Comme au Grand Lyon, Vénissieux saura occuper toute sa place dans la Métropole pour défendre l’intérêt de ses habitants, et l’équité entre tous les territoires de l’agglomération. »
Enfin, interrogée sur la destruction de l’EPJ du Moulin-à-Vent, le maire indiquait que la thèse de l’incendie criminel était retenue. « Un EPJ, c’est notre bien commun à tous, et un lieu de citoyenneté. S’attaquer à un tel équipement, c’est s’attaquer aux 150 jeunes qui le fréquentaient et y trouvaient des activités éducatives. On est en train de chercher sur le quartier un autre lieu, mais cela ne se trouve pas facilement. » Quant au devenir du site, impossible de le dessiner, au moins tant que les experts n’auront pas rendu leur verdict.
www.michele-picard.com
En cette rentrée, le maire a lancé un nouveau site internet. Très graphique, plutôt dépouillé, il se veut aussi plus fluide et réactif. « Ce site contiendra plus de contenus multimédia et constituera une passerelle entre mon activité de maire de Vénissieux et mon regard de citoyenne et de femme politique engagée, en prise avec le monde qui nous entoure ».