Écartée il y a deux ans, Vénissieux réintègre le défilé de la Biennale qui célèbre son dixième anniversaire. « Happy Hop », le projet vénissian, entraînera quelque 200 personnes pour souffler les bougies.
Gymnase Micheline-Ostermeyer, l’heure est à la concentration. Les uns s’essaient à une chorégraphie. Dans un coin, un groupe fait glisser sur le sol les éléments d’une maquette. À la table de mixage, quelques larsens indiquent que le régisseur cherche un morceau à caler. À côté, quatre musiciens testent leurs instruments, saxo, clarinette ou percussions. À l’opposé de la salle, on se croirait dans les coulisses d’un théâtre ou d’un défilé de mode. Des costumes sont suspendus à des portants, essayés l’un après l’autre par les danseurs, tandis que d’autres finissent de coudre un tissu, repassent un vêtement ou décorent des couvre-chefs avec des images en couleurs de visages.
Une grande tour bougie est apportée et laissée près de la porte.
Le chorégraphe Farid Azzout s’empare d’un micro et annonce : « C’est parti, on revoit les petits détails techniques. D’abord les bras. Puis les bras et les jambes. » Face à lui, le groupe de danseurs reproduit à l’identique ses mouvements.
Farid est heureux de cette « super bonne ambiance » et de « voir les gens motivés, de 10 ans à l’âge de la retraite ».
« C’est mon sixième défilé, reprend le chorégraphe. Beaucoup étaient déçus de n’avoir pas pu participer à la dernière Biennale. Là, c’est notre dernier gros week-end de répétition. Nous reprendrons le 6 septembre. »
À Vénissieux, on travaille donc assidûment le prochain défilé de la Biennale de la danse. La Ville pilote le projet, Traction Avant en assure la coordination artistique, logistique et administrative et le centre associatif Boris-Vian le portage financier. Le tout en collaboration avec les centres sociaux des Minguettes, de nombreux autres partenaires et un coup de main de Dallery-Pittié et d’Emmaüs. « Happy Hop » est chorégraphié par Farid Azzout. La musique est composée par Noël Kapoudjian, avec la participation de musiciens de l’école de musique Jean-Wiener, menés par Anatole Buttin et Aymeric Sache. Les costumes sont signés Pauline Marc, assistée de Nadège Joannès, les décors Charles Aubutin (réalisés par David Maurin et son équipe des caisses à savon), les maquillages Christelle Paillard. Ludovic Micoud-Terraud et Éric Bacher sont à la régie et Sophie Le Restif à la coordination.
Une ville-gâteau qui avance
« Notre défilé représente une ville-gâteau qui avance, explique Marc Bernard, directeur de Traction Avant. Sur la grande tour en fond (NDA : rappel de la Tour blanche, projet de l’architecte Jean-Pierre Raynaud conçu pour les Minguettes, jamais concrétisé), un DJ (Bilal, de l’école de musique) va scratcher en direct. Douze musiciens seront sonorisés et rattachés à la tour, comme une pieuvre. Des chanteurs seront également présents, avec des interventions sur la bande son. Les danseurs figureront le peuple en liesse, dans une explosion de sons, de formes, de volumes et de couleurs. »
A propos des chapeaux ornés de photos à l’arrière (retravaillées par Christophe Linage), il précise que « ces yeux derrière la tête donneront l’impression de ne jamais tourner le dos au public et d’obtenir des mouvements impossibles, comme si les articulations partaient dans tous les sens ».
Le 7 septembre, le défilé fera sa première sortie dans les rues de Vénissieux, avant-goût de la grande farandole lyonnaise. Il partira à 15 heures du gymnase Ostermeyer, passera par la rue Rosenberg, l’avenue Jacques-Duclos, suivra le boulevard Jodino pour prendre le chemin de Feyzin, puis la rue Marcel-Houël, passera entre la médiathèque et l’hôtel de ville, traversera le boulevard Jodino pour revenir au gymnase.
Puis, le 14 septembre dès 14 heures, rebelote dans les rues de Lyon, entre les Terreaux et Bellecour. Ouvert par un char brésilien et 500 musiciens de SambaSax, le défilé comprendra 13 groupes. « Beaucoup de villes se sont regroupées, conclut Marc. Nous, nous défilerons seuls, comme le feront Bron, Villeurbanne et Feyzin. Tout se terminera place Bellecour par une samba/tarentelle géante, avec une chorégraphie simple et ludique à laquelle seront conviés participants et spectateurs, accompagnés par SambaSax. Puis on verra un extrait de vingt minutes du « Swan Lake » de Dada Masilo, révélation de la Biennale 2012. »