Le bailleur Alliade Habitat a lancé à Parilly la construction de trois bâtiments représentant 181 logements sociaux. Le plus important accueillera en septembre 2015 les pensionnaires de la Majo, le foyer de jeunes travailleurs actuellement situé au bord du périphérique.
Vu du ciel, c’est un triangle rectangle presque parfait, délimité par la rue du Thioley et les avenues Jules-Guesde et Marius-Berliet. Ce qui fut longtemps un petit îlot de verdure s’est transformé depuis quelques semaines en un chantier vibrionnant. Le bailleur Alliade Habitat, maître d’ouvrage, construit simultanément trois programmes à vocation sociale : l’un de 22 logements qu’il gérera en direct, l’autre de 29 unités destiné à Emmaüs qui y hébergera des compagnons, et surtout le futur bâtiment du foyer de jeunes travailleurs la Majo, composé de 130 logements. Le coût global de l’opération flirte avec les 15 millions d’euros.
Plusieurs fois retardé, le chantier a démarré voici quelques semaines et la livraison se fera de façon échelonnée à partir de la rentrée 2015. Si les immeubles Alliade et Majo sont déjà bien avancés, celui d’Emmaüs n’est pas encore sorti de terre. Il devrait être achevé au plus tard en mars 2016. Il va permettre à la communauté créée par l’abbé Pierre de renforcer sa présence à Vénissieux. « Nous avons aujourd’hui 60 compagnons qui habitent dans la résidence sociale de l’avenue Marius-Berliet, rappelle Pierre-Yves Pesse, président de la communauté Emmaüs de Lyon. Avec cette nouvelle construction, nous allons passer à 90, voire 100 places si nous accueillons quelques couples. Nous augmenterons ainsi notre capacité de solidarité envers ceux qui viennent trouver refuge auprès de nous. »
Le renouveau de la Majo
Les pensionnaires de la Majo, le foyer de jeunes travailleurs construit en 1971 en bordure du boulevard Laurent-Bonnevay, à la limite de Vénissieux et du 8e arrondissement, devront donc encore patienter une grosse année avant de pouvoir traverser le périphérique pour s’installer dans un cadre plus agréable et plus proche des commodités, en particulier des transports en commun.
“Le changement sera total, se félicite le directeur de la Majo, Habib Darwiche. Plus de bruit, plus de pollution, un cadre verdoyant, le métro et le tramway à deux pas. Parilly est idéal pour un foyer de jeunes travailleurs comme le nôtre.”
Le nombre de logements va passer de 110 à 130, avec une écrasante majorité de T1, dont la surface variera de 15 à 30 m2. Il s’agit de répondre en priorité à la pénurie de logements qui touche les jeunes. Les loyers mensuels devraient légèrement augmenter, de l’ordre d’une cinquantaine d’euros, mais la Majo qui affiche des prix parmi les plus bas de l’agglomération pour cette catégorie d’hébergement restera bien positionnée. “On a tout fait pour que le prix des chambres reste correct, précise le directeur. Un T1 de 20 m2 coûtera un peu plus de 400 euros.”