Depuis quelques mois, pour peser davantage face à leur bailleur, l’ Opac du Rhône, ils se sont constitués en comité de locataires CNL. En cette fin d’après-midi, ils sont une quinzaine réunis au pied de la tour 15 du boulevard Lénine pour une conférence de presse improvisée. Des élus ont également été invités : l’adjoint au logement Pierre-Alain Millet et son collègue en charge des conseils de quartier, Abdelhak Fadly.
Parce qu’ils ne supportent plus la dégradation de leurs conditions de vie, ces habitants ont décidé de se prendre en mains. “Sous prétexte qu’on vit aux Minguettes, on serait condamnés à vivre dans la m… ? On a franchement l’impression d’être considérés comme des sous-locataires, d’être abandonnés.” Le ton est donné. Avant de lister un à un les motifs de mécontentement : des ascenseurs changés en 2013 mais quasiment toujours en panne, la porte d’entrée de l’allée qui ne ferme pas, des parties communes mal entretenues, la présence de moisissures dans les logements faute d’une bonne isolation… “Depuis la construction, en 1967, très peu de choses ont été faites, résume Catherine Goutard, la présidente du comité. Il y a bien eu une réhabilitation en 1997 mais pas très poussée. Et quand il y a des travaux comme en ce moment (N.D.L.R. : l’Opac fait procéder au changement des fenêtres) c’est toujours à retardement, au bout du bout. Quand on dit ça au bailleur, la seule réponse que l’on obtient c’est qu’il n’y a pas de financement. Mais nous, nous payons notre loyer, et des charges de plus en plus élevées. On ne peut pas accepter ce discours !”
L’Opac du Rhône, qui gère sept tours dans cette partie du boulevard Lénine, ne souffre pourtant pas d’une mauvaise réputation parmi les nombreux bailleurs présents aux Minguettes. “Vous avez parfaitement raison de vous mobiliser et de demander plus, réagissait l’adjoint au logement. Mais si l’Opac devait réhabiliter lourdement ses tours en respectant les nouvelles normes, il lui en coûterait des dizaines de millions d’euros. Or la vérité c’est qu’il y a de moins en moins de financement pour le logement social au niveau national. Pour inverser cette tendance, il faudrait une mobilisation beaucoup plus large des locataires et des bailleurs, ensemble, pour aller arracher des subventions.”
De son côté, l’Opac admet qu’« il est difficile sur le plan budgétaire de tout faire en même temps », mais récuse l’accusation d’abandon. « On ne peut pas dire qu’on ne fait rien, corrige la responsable des relations publiques. Nous avons changé les colonnes de chute d’eau, actuellement ce sont les fenêtres et les joints de façade, et l’an dernier nous avons investi deux millions d’euros pour remplacer les quatorze ascenseurs de la résidence. Malheureusement nous rencontrons des problèmes techniques sur ces appareils. Nous allons du reste organiser dans les prochains jours une rencontre entre les locataires et le prestataire Fast List, chargé du suivi des ascenseurs, pour tenter d’apporter une solution durable. »